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Bozar
Belgian National Orchestra

Belgian National Orchestra & Hermus

7 Jan.'24
- 15:00

Henry Le Boeuf Hall

Johann Strauss jr. (1825-1899)  

Ouverture de : Die Fledermaus 

Josef Strauss (1827-1870) 

Eislauf, Polka schnell für Orchester, op. 261 

Nikolaj Rimski-Korsakov (1844-1908) 

Danse des bouffons de : Snégourotchka 

Johann Strauss jr. (1825-1899) 

Frühlingsstimmen, op. 410 

Pietro Mascagni (1863-1945) 

Intermezzo de : Cavalleria rusticana 

Charles Gounod (1818-1893) 

Ah, je veux vivre de : Roméo et Juliette 

Manuel de Falla (1876-1946) 

Danza final de : El sombrero de tres picos 

pause

Johann Strauss jr. (1825-1899)  

Bauern-Polka, op. 276 

George Gerschwin (1898-1937)

Summertime de : Porgy and Bess 

Johann Strauss jr. (1825-1899)  

Unter Donner und Blitz, op. 324 

Antonín Dvořák (1841-1904) 

Chanson à la lune de : Rusalka  

Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) 

Valse des fleurs de : Casse-Noisette  

Sergueï Prokofiev (1891-1953)  

Minuit de : Cendrillon 

Hans Christian Lumbye (1810-1874) 

Galop du Champagne, op. 14 

 

fin prévue à 17h

Le Belgian National Orchestra propose un concert du Nouvel An éblouissant sous la direction du chef d’orchestre Antony Hermus. Il donne le coup d’envoi de 2024 avec des œuvres évoquant de manière festive l’année à venir. Son invitée de marque ? La célèbre soprano russe Sofia Fomina ! Comme le veut la tradition, le concert se terminera par la célèbre Marche de Radetzky de Johann Strauss père.

Se déguiser, manger et boire à l’excès, porter des masques... c’est ainsi que l’hiver prend fin pendant le carnaval, au mois de février. Une occasion idéale pour interpréter l’ouverture de Die Fledermaus, chef-d’œuvre du roi de la valse Johann Strauss Junior et peut-être l’opérette la plus célèbre de tous les temps. En mars, la venue du printemps fait naître les sentiments, comme dans l’opéra Cavalleria rusticana de Mascagni. C’est à partir de là qu’est joué l’interlude déchirant.

L’été sera incarné par Summertime de Gerschwin, chanté par la soprano Sofia Fomina, qui quelques instants plus tard interprètera également la célèbre Chanson à la lune de Dvořák. Mais l’été est bientôt terminé et l’hiver frappe déjà à la porte. Au son de la Valse des fleurs de Tchaïkovski, un extrait de son ballet Casse-Noisette, l’arbre de Noël est redressé.

Entrez dans la valse 

Les personnes qui voudraient entamer la nouvelle année en assistant à un concert du Wiener Philharmoniker le 1er janvier à Vienne risquent bien d’en être pour leurs frais. Les billets tant convoités se sont envolés bien à l’avance via un système de loterie. Pour une place dans la légendaire Goldener Saal du Wiener Musikverein, il faut débourser jusqu’à 1 200 €. Heureusement, il est toujours possible de suivre le concert à la télévision ; il est en effet retransmis dans plus de 90 pays. Bonne nouvelle pour celles et ceux qui aspirent tout de même à une expérience live : le Belgian National Orchestra sera en tournée à travers le pays en janvier et proposera, sous la direction de son chef principal Antony Hermus, une sélection haute en couleur de valses viennoises et autres joyeusetés. Mais en fait, c’est quoi une valse ?  

Mesure à ¾ dominante 

Qui dit valse dit musique à 3 temps. La valse est une musique écrite en ¾ avec une figure d’accompagnement très caractéristique : une note de basse sur le premier temps lourd et deux accords légers sur les deuxième et troisième temps. Elle comporte le plus souvent un accord par mesure et donc un rythme clair, apaisant. Le Ländler (Ländlicher Tanz) est généralement considéré comme l’ancêtre de la valse. Cette danse paysanne est née dans l’actuelle Autriche à la fin du XVIIIe siècle. Il s’agit d’une danse en couple endiablée avec des sauts, des battements de mains et parfois même du yodel et un jeu de jambes peu évident. Comme c’est souvent le cas, cette musique de danse a plus tard été transformée en musique d’écoute : tant Ludwig Van Beethoven que Franz Schubert ont écrit des Ländlers pour clavier. Gustav Mahler a remplacé les menuets de ses symphonies par des Ländlers et Alban Berg les a également utilisés, notamment dans son concerto pour violon. La valse a commencé à se développer à partir de là et est devenue populaire avec l’arrivée des bals. Même si on ne peut bien évidemment comparer ces derniers à la vie nocturne actuelle, la valse était tout de même moins innocente qu’il n’y parait. Elle a même été interdite à certains endroits pour cause de danger pour le corps et l’esprit. Les contacts physiques lors d’une valse sont en effet bien plus rapprochés que lors de danses en couple dites plus distinguées.  

Strauss & Co 

Interdiction ou non, le sort en était jeté. À Vienne, la valse est devenue incontournable dès la première moitié du XIXe siècle. La famille Strauss a joué un rôle capital dans le développement de la musique de valse. Les orchestres de bal de Johann Strauss père et de son concullègue Joseph Lanner étaient extrêmement demandés à l’époque. Sur les 251 compositions que nous a laissées Johann Strauss père, pas moins de 152 sont écrites sous forme de valse. La percée du genre a été rendue possible par le congrès de Vienne (1814-1815), qui visait à discuter de la situation européenne après les guerres napoléoniennes. Les puissances victorieuses – Prusse, Autriche, Russie et Royaume-Uni – s’étaient réunies à Vienne en vue de la réorganisation politique et de la reconstruction institutionnelle de l’Europe. En marge des réunions diplomatiques, de nombreux bals ont été organisés et la valse s’est ainsi imposée comme un genre très populaire bien au-delà des frontières nationales. 

L’un des fils de Johann Strauss père, Johann Strauss fils, était surnommé « le roi de la valse ». C’est grâce à lui que le genre est passé des salles de bal viennoises aux scènes de concert européennes. La valse est devenue immensément populaire et a commencé à suivre sa propre voie. Au XIXe siècle, on la retrouve ainsi chez Johannes Brahms, Frédéric Chopin, Piotr Ilitch Tchaïkovski et bien d’autres. Il s’agit alors d’une musique de salon par excellence, qui peut passer pour le symbole musical de la bourgeoisie.  

La longue période de popularité de la valse a pris fin avec la Première Guerre mondiale, qui a marqué l’anéantissement de la double monarchie d’Autriche-Hongrie et de la domination de la culture viennoise. Le genre est alors tombé en disgrâce. Le centre de la musique légère européenne s’est déplacé de Vienne à Berlin. À partir du XXe siècle, les compositeurs écrivent souvent des valses cyniques ou des bribes de valse nostalgiques. On trouve ainsi des valses déformées et transformées dans des œuvres d’Alfred Schnittke, de Dmitri Chostakovitch et bien sûr de Maurice Ravel, dont l’œuvre orchestrale La Valse (1920) est une évocation de la fameuse musique de valse viennoise du siècle précédent, qu’il admirait tant.  

Pop triviale ?  

Les concerts du Nouvel An à Vienne remontent à 1939. Le premier fut organisé le 31 décembre de cette année-là, en plein régime nazi. Traditionnellement, Strauss dominait le programme, même si l’orchestre a longtemps été réticent à l’idée d’interpréter cette musique. Les musiciens ne voulaient sans doute pas risquer leur réputation en s’associant à de la « musique populaire ». Mais leur attitude a progressivement évolué. Le fait que d’éminents compositeurs comme Franz Liszt, Richard Wagner et Johannes Brahms vouaient un grand respect à la famille Strauss a joué un rôle déterminant dans cette revalorisation. En outre, les musiciens du Wiener Philharmoniker étaient régulièrement en contact avec Johann Strauss fils, ce qui leur a permis de se rendre compte de l’importance de cette musique qui avait enthousiasmé toute l’Europe. 

La tradition des concerts de Nouvel An a désormais aussi gagné le Belgian National Orchestra. Les trois premiers ont eu lieu lors de la saison 2010-2011, sous la direction de Walter Weller. Ici aussi, les valses de Strauss occupaient une place centrale. Il en est resté ainsi pendant les premières années. Ce n’est qu’en 2015 que le chef invité Warren Green a pour la première fois dérogé à la règle. En 2024, les valses viennoises figureront encore une fois au programme du concert de Nouvel An, sous la direction du chef principal Antony Hermus. Elles seront accompagnées d’autres classiques festifs et ludiques, comme le célèbre Intermezzo de Cavalleria Rusticana de Mascagni. Pour la première fois, nous collaborerons aussi avec une invitée spéciale : la soprano Sofia Fomina, qui interprètera des airs tels qu’Ah, je veux vivre de Gounod et le Chant à la Lune de Dvořák. 

Valse ou non, on vous promet un très bon moment. Et qui sait, peut-être allez-vous vous éclater ? 

Florestan Bataillie 

Antony Hermus

Direction musicale

Antony Hermus est chef d'orchestre principal du Belgian National Orchestra et premier chef d'orchestre invité du Noord Nederlands Orkest et de l’Opera North basé à Leeds, en Angleterre. Après avoir étudié le piano avec Jacques de Tiège et la direction d'orchestre avec Jac van Steen et George Fritzsch, il a commencé sa carrière au Theater Hagen, où il est rapidement passé de directeur de répétition à directeur musical. De 2009 à 2015, Antony Hermus a été directeur musical à Dessau, où il a notamment dirigé son premier cycle du Ring. Aujourd'hui, Antony Hermus dirige tous les grands orchestres néerlandais. Il est également très demandé en tant que chef d'orchestre invité en dehors des Pays-Bas. D'une part pour des productions d'opéra (Stuttgart, Strasbourg, Göteborg, Komische Oper Berlin, Opéra de Paris studio, Essen et le Nederlandse Reisopera), d'autre part pour des engagements en concert (Royal Philharmonic, BBC Scottish et Danish National Orchestra, l'Orchestre National de Lyon, Bamberg Symphony, Melbourne Symphony, Oregon Symphony). Antony Hermus est également professeur invité au Conservatoire d’Amsterdam et conseiller artistique du Nederlandse Nationaal Jeugdorkest.

Sofia Fomina

Soprano

Sofia Fomina, née en Russie, a étudié au Collège de musique Orlovsky et à l'Académie d'État de musique Gnesin à Moscou. Sa carrière débute à l'Opéra de Novossibirsk. Elle a ensuite rejoint l'ensemble du Staatstheater Saarbrücken et, de 2013 à 2015, elle a été membre de l'Oper Frankfurt. Sofia Fomina est connue pour son timbre de soprano "formidablement saisissant" et "étonnamment argenté", ainsi que pour sa théâtralité. Elle se produit régulièrement sur les plus grandes scènes d'opéra, de récital et de concert du monde, notamment à l'Opéra de Paris, au Festival de Glyndebourne, au Bayerische Staatsoper, au Royal Opera House, au Semperoper de Dresde, au Festspielhaus de Baden-Baden, au Seattle Opera, au Theater an der Wien, au Carnegie Hall, au Concertgebouw d'Amsterdam, au Wigmore Hall et aux BBC Proms. Parmi les temps forts de cette saison, citons les débuts très attendus de Sofia Fomina au Wiener Staatsoper dans le rôle de Konstanze dans Die Entführung aus dem Serail et son retour à Glyndebourne pour incarner Micaëla dans une nouvelle production de Carmen. Elle reprend également le rôle de Konstanze au Hamburger Staaatsoper. Sa discographie comprend un premier récital en solo consacré au compositeur russe Nikolei Medtner pour le label Chandos, ainsi que des enregistrements de la Quatrième Symphonie de Mahler et de L'Évangile éternel de Janáček, tous deux avec le London Philharmonic sous la direction de Vladimir Jurowski.

Belgian National Orchestra

Fondé en 1936, le BELGIAN NATIONAL ORCHESTRA est en résidence permanente à Bozar. Depuis septembre 2022, l’orchestre est placé sous la direction du chef principal Antony Hermus ; Roberto González-Monjas en est le chef invité et Michael Schønwandt le chef associé. Le Belgian National Orchestra se produit aux côtés de solistes renommés tels que Hilary Hahn, Thomas Hampson, Leif Ove Andsnes, Víkingur Ólafsson, Sergey Khachatryan et Truls Mørk. Il s’intéresse à la nouvelle génération d’auditeurs et ne recule pas devant des projets novateurs tels que sa récente collaboration avec Stromae sur son dernier album Multitude. Le Belgian National Orchestra bénéficie du soutien du Tax Shelter du gouvernement fédéral belge, de la Loterie nationale et de Casa Kafka Pictures.