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Live Magazine '21 : le monde en direct

C’est à la fois un spectacle, un magazine vivant et un témoignage journalistique et artistique de première main. Le Live Magazine revient à Bozar pour une édition enfants et une édition adultes durant le mois d’octobre. Rencontre avec la créatrice et rédactrice en chef de la version belge, Ariane Papeians.

Comment définiriez-vous le Live Magazine ?

C’est un spectacle qui met en scène des auteurs, des photographes, des journalistes, des écrivains, bref des gens qui documentent le monde et viennent raconter des histoires vraies. Amplifiés par des photos, de la vidéo, de la danse, du son ou d’autres supports, ces récits se succèdent et créent sur scène une sorte de journal vivant.

Comment en concevez-vous la ligne éditoriale ?

Le sommaire se fait comme pour un journal : je cherche à respecter un équilibre entre les différents profils des intervenants, à mettre en scène autant d’hommes que de femmes, des auteurs reconnus et de nouveaux talents, ayant des profils distincts : des journalistes, des photographes, des réalisateurs et parfois même des scientifiques et des historiens. Je recherche également une diversité dans le ton des histoires et dans la profondeur des sujets. En général, c’est moi qui sollicite les auteurs plutôt que l’inverse. Et je compose mes sommaires au fil des rencontres pour nos quatre éditions annuelles : deux pour adultes et une pour enfants en français, et une en anglais sur une thématique particulière.

Est-il facile pour eux de prendre ainsi la parole sur scène ?

Non, ils le vivent comme un exercice délicat. Aucun n’a spontanément choisi de se mettre en scène ou de se mettre au premier plan, ils font tous des métiers de l’ombre. Ce sont des spécialistes du récit, et non de la scène. Donc, en général, dans un premier temps, ils refusent mon invitation mais en leur montrant que d’autres ont surmonté avant eux le risque de se dévoiler sur scène, beaucoup finissent par accepter. Cette fraicheur, cette authenticité donne d’ailleurs de la force à leurs récits. Le public perçoit la sincérité et la fragilité dans leurs interventions.

La préparation de l’édition pour les enfants est-elle différente ?

Nous collaborons depuis quatre ans déjà avec Bayard et Milan Belgique qui nous permettent d’adapter notre contenu au jeune public. Les sommaires ont d’autres ingrédients. À côté des histoires vraies, il y a toujours aussi celle d’un héros imaginaire, du cirque, des blagues, comme dans un magazine pour enfant. Les orateurs font aussi intervenir les enfants dans leurs histoires, un scientifique fera une expérience sur scène avec un enfant ou un photographe intégrera un enfant dans son récit.

En les choisissant dans la salle ?

Non, dans nos spectacles, tout est toujours scripté à l’avance. Avec les enfants, c’est la même chose. En octobre, deux enfants  vont raconter l’enquête qu’ils ont menée sur le travail d’un photographe, et tout est répété, rien n’est laissé au hasard.

Pouvez-vous nous donner un avant-goût du sommaire de l’édition adulte ?

Nous ne dévoilons jamais le sommaire à l’avance pour ménager l’effet de surprise, un peu comme lorsque l’on achète un magazine : on découvre son contenu en l’ouvrant. Ce que je puis vous dire, c’est que dans les 10 histoires que nous avons choisies, certaines seront basées sur l’actualité (on parlera de l’Afghanistan par exemple), d’autres raconteront des enquêtes au long cours abordant des sujets de fond. J’en ai déjà dit trop. Je peux vous dire aussi que les auteurs de cette prochaine édition viendront de Belgique mais aussi du Brésil, d’Angleterre, de France et du Portugal pour raconter le monde avec passion. C’est un sommaire au contenu varié qui a été construit avec l’idée d’émerveiller, d’éveiller, d’émouvoir et de faire sourire le spectateur. Je ne peux pas m’empêcher de vous dévoiler qu’il y aura aussi la danseuse étoile de l’opéra de Rio.

Comment vous situez-vous par rapport à des supports de presse traditionnels ?

Ce que l’on nous dit souvent, c’est que le Live Magazine donne un nouveau souffle au journalisme, qui n’a pas cette prise directe avec le public. Le format contribue à délier les langues et on développe des sujets qui ne trouvent en général pas d’autres espaces que la scène. Alors que notre époque est dévastée par la mésinformation et les fake news, nous présentons des enquêtes de longue haleine, menées par des journalistes centrés depuis des années sur un sujet qu’ils maîtrisent parfaitement. Et il est assez enthousiasmant de se dire que cela enchante et sert utilement le journalisme.

 

Retenez ces deux dates !

le 10 octobre, Live Magazine des enfants

le 26 octobre, Live Magazine : édition automne