‘AFROTOPIA : UNE UTOPIE POUR FÉCONDER L’AVENIR ?’

Rencontre avec Felwine Sarr, Baloji, Marilyn Douala Bell, Teddy Mazina et Rokia Traoré.

« L’Afrique n’a personne à rattraper. Elle ne doit plus courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle se sera choisi. » Ces mots résument la radicalité de la pensée de Felwine Sarr. Pour cet économiste et universitaire sénégalais, l’Afrique peut offrir au monde un nouveau « projet de civilisation » plus respectueux de l’Homme et de l’environnement, si elle accomplit « une profonde révolution culturelle et accouche de l’inédit dont elle est porteuse ».
Paru en 2016, son dernier ouvrage, Afrotopia, connaît un retentissement international immédiat. L’auteur y déconstruit le « mythe occidental du développement » et propose une « utopie active pour débusquer dans le réel africain les vastes espaces du possible et les féconder ».  Pour réaliser ce projet, il donne aux intellectuels, penseurs et artistes africains une responsabilité centrale.
Autour de l’auteur, BOZAR convie donc plusieurs artistes remarquables : Baloji, Marilyn Douala Bell, Teddy Mazina et Rokia Traoré. Ils débattront du concept de développement, du rôle de la culture dans le devenir du continent et de l’utopie proposée par Felwine Sarr. Cette discussion sera ponctuée par deux escales artistiques.

La discussion sera modérée par Ayoko Mensah, BOZAR Africa Desk

Biographies

Felwine Sarr

Né en 1972 au Sénégal, Felwine Sarr est écrivain, universitaire, philosophe, musicien et libraire. Agrégé d’économie, il enseigne à l’université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal. En octobre 2016, Felwine Sarr a organisé avec Achille Mbembe la première édition des Ateliers de la pensée à Dakar. Afrotopia est son quatrième ouvrage. Il a publié auparavant Dahij  (2009), 105 rue Carnot (2011) et Méditations africaines (2012)

Baloji

Né en 1978 à Lubumbashi au Congo, Baloji, artiste pluridisciplinaire et rappeur, grandit en Belgique où il s’installe avec son père lorsqu’il a 4 ans. En 2008, il publie son premier album solo, Hôtel Impala, certifié disque d'or. Ce succès, qui lance sa carrière internationale, est suivi par Kinshasa succursale en 2010, et 64 Bits and Malachite en 2015. Baloji travaille aujourd’hui entre l’Europe et l’Afrique et mène des projets artistiques transdisciplinaires.

Marylin Douala Manga Bell

Princesse Marilyn Douala Manga Bell est socio-économiste et présidente de l'organisation culturelle Doual'art à Douala, qu’elle a cofondé en 1991. En 2007, Doual’art lance le Salon Urbain de Douala (SUD), un festival triennal international consacré à l'art dans les espaces publics. Le centre d’art devient rapidement une référence en matière de conception, de production et d’accompagnement de projets artistiques dans les espaces publics de villes africaines. 

Teddy Mazina

Né au Burundi en 1972, Teddy Mazina est photographe, journaliste et militant pour la défense des droits humains  au Burundi. Réfugié politique durant 12 ans en Belgique, il rentre au Burundi en 2007. Il fonde alors « Piga Picha » (Mouvement pour l’image indépendante au Burundi) qui deviendra plus tard le « Studio Clan-Destin ».  Son travail photographique s’attache notamment à documenter l’actualité socio-politique burundaise pour « lutter contre l’oubli  et les violences». En 2015, Africalia publie un ouvrage qui lui est consacré Des Tambours sur l’oreille d’un sourd. Il reçoit en 2017 à Genève le Prix Martine Anstett pour son engagement en faveur des droits humains.

Rokia Traoré

Née en 1974, près de Bamako au Mali, Rokia Traoré est auteure-compositeur-interprète et connaît un succès international dès le début de sa carrière. Sa discographie se compose de six albums, sortis entre 1998 et 2016. En 2009, elle crée la Fondation Passerelle destinée à aider la jeune création musicale et artistique au Mali. Egalement Ambassadrice de bonne volonté de l’UNHCR, elle partage son temps entre l’Europe et l’Afrique.