
Du 12 octobre 2024 au 5 janvier 2025, l’exposition Love is Louder à Bozar (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) explore les nombreuses facettes de l'amour, ses tensions et ses différentes formes.
Naviguant entre le personnel et le politique, entre l’intime et le public, l'exposition se focalise sur trois dimensions de l'amour : l'amour romantique, la parenté et l'amitié, et l'amour dans un contexte social plus large.
Du Summer of Love de 1967 à aujourd'hui, l'exposition montre comment, au cours des 60 dernières années, nous avons dépassé l'image du couple traditionnel ou de la famille nucléaire, comment les amitiés prennent forme et ce que signifient les actes d'amour au sein de la société. L'exposition présente plus de 120 œuvres de 80 artistes nationaux et internationaux dans un large éventail de médias tels que la peinture, la sculpture, la vidéo, le film et les installations multimédias. En ces temps de polarisation croissante, l'exposition se concentre sur ce qui nous relie.
Zoë Gray, directrice des expositions à Bozar : « Vu l’état de désolation du monde actuel – où des guerres sauvages font rage et où l’avenir est tellement incertain – j’ai voulu envoyer un message positif, en choisissant un thème qui a toujours inspiré les gens, en particulier les artistes. Car, comme Matisse le déclarait en 1954, "l’amour n’est-il pas à l’origine de toute création ?" »
L’exposition propose une vision kaléidoscopique de l’amour dans toute sa complexité, à travers le regard de 80 artistes, et dans une grande diversité de formes et de voix. À une époque de violence, d’incertitude et de polarisation croissantes, elle s’entend comme un appel à « faire l’amour, pas la guerre », comme une exhortation à se concentrer sur ce qui est à même de nous rassembler. Son titre — Love is Louder — est emprunté à une œuvre de Sam Durant qui reprend pour sa part le slogan d’une pancarte brandie lors d’une manifestation. La question qu’il pose est : l’amour est plus fort, mais plus fort que quoi ? Zoë Gray ajoute : « La réponse peut être différente pour chacun. Plus fort que la guerre ? Plus fort que la perte d’un proche ? Le choix appartient au public. »
L’exposition se concentre exclusivement sur l’amour entre les personnes. Naviguant entre le personnel et le politique, elle est structurée autour de trois sections qui explorent trois registres de l’amour : l’amour romantique ; les liens de parenté et d’amitié ; et plus largement, la place que la société accorde à l’amour. Sans suivre d’ordre chronologique, l’exposition présente des œuvres réalisées au cours des six dernières décennies, permettant ainsi de voir comment le débat autour de l’amour a pu évoluer sur une durée de plus d’un demi-siècle.
« Choisir la naissance du mouvement hippie comme point de départ de l’exposition était une manière de mettre l’accent sur le potentiel révolutionnaire de l’amour », explique Zoë Gray, « puisque le Summer of Love (1967) était une réaction directe contre la guerre du Viêtnam et qu’il était étroitement lié à la lutte pour les droits civiques. »
Une soixantaine d’années plus tard, la question de l’amour comme force centrale de la société reste d’actualité. Aujourd’hui, même si le débat autour de l’amour a évolué de manière à faire entrer dans les consciences le fait qu’il existe différentes façons de s’aimer, l’exposition montre aussi que des discriminations persistent.
L’impact de la technologie et les façons dont l’amour s’incarne, se partage, se pratique dans la société sont également abordés dans l’exposition.
Les 80 artistes représentés dans cette exposition incarnent une diversité de positions et de pratiques. Originaires de 27 pays différents, ils offrent une multitude de points de vue sur ce sentiment qui est à la fois universel et unique. Tous et toutes ont montré un intérêt explicite pour l’amour, et pour beaucoup, l’amour a été un sujet crucial tout au long de leur pratique. Bozar a invité deux artistes — Kasper Bosmans et Julianne Swartz — à créer pour l’occasion de nouvelles œuvres, visibles dans la première et la dernière salle de l’exposition. Les autres œuvres de l’exposition ont toutes été prêtées par plus de 80 collections publiques ou privées, ou bien proviennent directement des ateliers des artistes.
Les scénographes de L’Équipe et les designers du studio graphique Esther Le Roy ont été inspirées par le point de départ historique de l’exposition : les structures en forme de tentes rappellent les rassemblements hippies et les modes de vie apparus dans leur sillage, mais aussi le lit à baldaquin d’une chambre à coucher, suggérant la délimitation ténue entre espace intime et espace public. La typographie reprend celle des plaques de rues de Haight-Ashbury, épicentre du Summer of Love.
L’exposition présente des œuvres de : Marina Abramović & Ulay, Mounira Al Solh, Nevin Aladağ, Helena Almeida, Janine Antoni, Iván Argote, Evelyne Axell, Mahesh Baliga, Ruth-Marion Baruch, Elke Andreas Boon, Kasper Bosmans, Louise Bourgeois, Adriana Bravo, James Lee Byars, Laura Cemin, Patty Chang, Tony Cokes, Rob Crosse, Karolina Ćwik, Joëlle Dubois, Sam Durant, Tracey Emin, Cerith Wyn Evans, Valie Export, Iain Forsyth & Jane Pollard, Dara Friedman, Lara Gasparotto, General Idea, Agnès Geoffray, Jeffrey Gibson, Nan Goldin, Kyriaki Goni, Félix González-Torres, Donna Gottschalk, Johan Grimonprez, Sunil Gupta, Sophie Harris-Taylor, Sharon Hayes, Camille Henrot, Nathanaëlle Herbelin, Sam Hultin, Dorothy Ianonne, Christian Jankowski, Tommy Kha, Mahmoud Khaled, Deana Lawson, Hippolyte Leibovici, Pixy Liao, Ariane Loze, Anna Maria Maiolino, Eugenio Merino, Marta Minujín, Omar Mismar, Tracey Moffatt & Gary Hillberg, Bruce Nauman, Everlyn Nicodemus, Yoko Ono & John Lennon, Catherine Opie, Ornaghi & Prestinari, Éva Ostrowska, Maria Papadimitriou, Fernando Marques Penteado, Michelangelo Pistoletto, Shannon Plumb, Wilfredo Prieto, Rosângela Rennó, Ulrike Rosenbach, Niki de Saint Phalle, Margaret Salmon, Carolee Schneemann, Apolonia Sokol, Melati Suryodarmo, Julianne Swartz, Diana Tamane, Gert & Uwe Tobias, Philippe Vandenberg, D’Angelo Lovell Williams.
En parallèle à l’exposition, Bozar Arcade propose un espace dédié aux jeux vidéo et aux arts numériques et interactifs se concentre sur le thème de l’amour et des émotions dans les mondes virtuels. (Accès gratuit avec le ticket de l’exposition « Love is Louder »)