Le Banquet des Empouses d’Olga Tokarczuk
Le Banquet des Empouses, premier roman d’Olga Tokarczuk depuis son prix Nobel en 2019, se déroule en 1913 dans un sanatorium de Silésie prussienne. Dans cet univers clos, où des hommes philosophent entre deux séances de cure, l’arrivée d’un jeune étudiant ébranle le fragile équilibre des lieux. Les échanges se teintent d’étrangeté. Tokarczuk tisse un texte envoûtant, mêlant l’élégance narrative d’un Thomas Mann à une audace féministe radicale, offrant un portrait acerbe – et pourtant profondément humain – de notre condition.
Rencontrez Olga Tokarczuk le 5 février à Bozar
Comment conduire un pays à sa perte de Ece Temelkuran
C’est un « anti-manuel» politique et surtout un livre percutant, essentiel. Dans Comment conduire un pays à sa perte, la journaliste et autrice turque Ece Temelkuran expose les sept étapes qui permettent à un leader populiste de faire basculer une démocratie vers la dictature. S’appuyant sur sa propre expérience et ses observations dans de multiples pays, elle parle du terme « vrai peuple », de complotisme ou encore de la banalisation de l’ignorance et invite à réfléchir sur les menaces qui pèsent sur nos institutions et la nécessité de rester vigilants. Un texte éclairant pour comprendre les dérives politiques actuelles.
Jeux de lumière de Daniel Kehlmann
Dans Jeux de lumière, Daniel Kehlmann retourne aux heures sombres du nazisme et, avec un humour acéré, illumine des sujets graves. En s’intéressant à la figure complexe du réalisateur Georg Wilhelm Pabst, tiraillé entre ses aspirations artistiques et les compromissions imposées par le régime, l’auteur interroge les rapports entre l’art et le pouvoir totalitaire. Déjà best-seller en Allemagne, ce roman invite notamment à réfléchir sur les dérives autoritaires contemporaines mais c’est avant tout une très bonne histoire ! Entre satire et drame, l’auteur à succès germano-autrichien livre une œuvre qui, à l’instar d’un Lubitsch ou d’un Chaplin, dépeint l’Histoire à travers ses fêlures et absurdités.
Rencontrez Daniel Kehlmann le 13 mars à Bozar
Mes amis de Hisham Matar
Prix Pulitzer 2017 pour La terre qui les sépare, Hisham Matar signe ici un roman d’une rare intensité où l’intime et le politique s’entrelacent, avec une poésie bouleversante. À travers le destin de trois étudiants libyens partis étudier en Angleterre dans les années 1980, alors que la dictature de Kadhafi s’installe en Libye, Hisham Matar explore les thèmes liés à l’exil. Le récit résonne comme une méditation sur la perte d’un pays, d’une langue maternelle, mais aussi sur l’espoir et la consolation que procure l’écriture.
Rencontrez Hisham Matar le 21 mai à Bozar
J'emporterai le feu de Leïla Slimani
Avec J'emporterai le feu, Leïla Slimani achève une trilogie littéraire débutée en 2020, retraçant l’histoire d’une famille franco-marocaine entre Rabat et Paris, tradition et modernité, attachement et émancipation. Ce dernier volet, ancré dans les années 1980-1990, s’intéresse à Mia et Inès, petites-filles de Mathilde et Amine, figures du premier tome. Inspirée par sa propre famille sans se contraindre à l’autobiographie, Slimani brosse des portraits féminins subtils qui interrogent les codes sociaux. Lauréate du Prix Goncourt en 2016, elle signe une œuvre encore une fois empreinte d’une humanité désarmante, portée par une écriture nuancée, précise, et une attention minutieuse à chacun de ses personnages.