Cathy Berberian et Luciano Berio se sont rencontrés en 1949 au conservatoire de Milan. L’Américaine était à la recherche d’un pianiste, et Berio gagnait sa vie en jouant du clavier. Ce fut le début d’une collaboration artistique fructueuse, qui s’est poursuivie après leur mariage en 1950. Berio a fait chanter Berberian d’une façon nouvelle : ses œuvres pour voix sont impensables sans la fantaisie vocale et la virtuosité de son épouse.
Le collage joue un rôle clé dans l’œuvre de l’avant-gardiste italien. Berio passe en revue l’histoire de la musique occidentale et cite abondamment des sources littéraires et moins littéraires. Il intègre aussi de la musique populaire : avec Folk Songs, il a composé un émouvant cycle de chansons basées entre autres sur de la musique d’Italie et des États-Unis. Sequenza III est un solo virtuose qui explore les possibilités de la voix, tandis que le théâtral Recital I (for Cathy) met en scène une chanteuse qui sombre lentement dans la folie pendant la représentation.
Avec sa conception innovante du chant et de la performance, Berberian a influencé plusieurs générations de grandes chanteuses, notamment Meredith Monk et Laurie Anderson. Après son mariage, elle a mis au point une série de récitals originaux et a aussi composé elle-même deux pièces, dont Stripsody, un collage d’onomatopées de BD pour voix solo.
Le 26 janvier 2025, Hyoid & Joris Lacoste (coprod. Les Halles de Schaerbeek), l’ensemble Nemø et Sarah Aristidou & l’Ensemble Spectra rendent hommage à Berio-Berberian. Le 16 février 2025, Alexander Vantournhout traduit dans l’espace les Sequenze de Berio en une danse performative.