Girls in Hawaii
Les musiciens peuvent également trouver leur inspiration dans les arts visuels. Les artistes du groupe belge Girls in Hawaii racontent ce que l’œuvre de Hockney signifie pour eux.
Rinus Van de Velde
L’artiste belge Rinus Van de Velde s’est fait un nom en Belgique et à l'étranger grâce à ses gigantesques dessins au fusain. Nous nous sommes rendus dans son studio à Anvers pour l’écouter parler de celui qu’il nomme « le maître des couleurs ».
Marieke Lucas Rijneveld
Marieke Lucas Rijneveld a écrit un poème à propos d’une œuvre de David Hockney. Vous souhaitez savoir comment le peintre britannique a inspiré l'auteur néerlandais ?
Vous pouvez lire le poème complet sous la vidéo.
Un rêve de garçon
Peut-être est-ce cela : le fait de t’avoir regardé jusque dans ta jouissive
nudité, d’avoir pressé le jus de tes lèvres, toi accroché depuis déjà tout
ce temps à hauteur de cueillette telle une baie de sorbier si rouge, si
nombreuse, chaque pose recèle un automne funeste, c’est délicieux de
te rêver assemblage de lignes, de contours. Peut-être est-ce cela : le fait qu’il
y ait, dans la chambre supérieure de ton cerveau, des strophes dormant en
boule, tes aisselles sont comme le creux entre deux dunes, là où parmi les
élymes on peut s’allonger à l’abri du vent, ce n’est pas dans ma nature d’aimer
un être à ce point, mais avec toi tout se découvre soudain avec tant de justesse.
Peut-être est-ce cela : le fait que tu te tiennes ici devant moi en remplissant
ce portrait avec une rare insouciance, à croire que nous vivons dans l’insouciance,
essaye de ne pas trop rester les yeux rivés sur le pubis ni sur ce qui m’électrise,
tu exaspères au plus haut point le ciel, tu es un trésor, j’ai tout gommé de ce
que j’accomplissais dans un trop grand élan de lubricité. Peut-être est-ce cela :
le fait que tu sois tout de même habillé quand tu es dans le plus simple appareil,
je ne parviens pas à mettre à nu ce qu’au juste je chéris, quant à l’idée que tu seras
un jour accroché chez un inconnu, elle me rend jalouse, raison pour laquelle sans
doute je garde tes pieds, tes adorables orteils hors de la représentation. Peut-être
est-ce cela : le fait de te dessiner me dispense de te trouver, le regard dans tes
yeux devine combien je suis désarmé, mon doigt caresse le galbe de tes jambes,
de tes cuisses, je farfouille dans ton nombril d’où j’extrais la lune. Peut-être est-ce
cela : le fait de t’avoir regardé jusque dans ta jouissive nudité, d’avoir pressé
le jus de tes lèvres, ah si seulement tout pouvait rester tel quel, l’arbre, le rouge,
et toi, tellement doux, bien trop silencieux et immobile pour répondre à ce rêve.
MARIEKE LUCAS RIJNEVELD © 2020
Traduit du néerlandais par Daniel Cunin