Publié le

Un voyage sonore à travers ‘Swedish Ecstasy’

Laissez votre esprit divaguer ! Les ambiances sonores du DJ et producteur belge PiP vous invitent à tendre l’oreille et à vivre le moment présent.

Plongé∙e dans cette écoute intense, vous explorez le monde qui vous entoure et les œuvres d’art de manière encore plus consciente. Mettez vos écouteurs et oubliez le monde environnant.

Pepijn Gyssels design sonore, mixage & mastering
Maud Gyssels texte
Gemma Allen voix
Tijn Driessen sons additionnels

Pepijn, PiP, comment as-tu procédé pour réaliser ce voyage sonore ?

La première étape consiste souvent à réaliser des enregistrements de terrain, qu’on appelle des « field recordings ». Je voyage accompagné de microphones et j’enregistre toutes sortes de sons. Dans ce voyage sonore, vous entendrez la pluie ou le tonnerre au Portugal, mais aussi le bruit d’une rue à Venise, avec des cris de mouettes, de prisonniers et d’enfants. Le claviériste Tijn Driessen a créé une série de sons supplémentaires au synthétiseur que j’ai ensuite largement modifiés ou transformés. Ma sœur, Maud Gyssels, a écrit le texte, qui prend vie grâce à la voix de Gemma Allen.

De quelle manière a-t-elle conçu ce texte ?

Le texte fait naître une sorte de mouvement en spirale qui s’épure au fur et à mesure pour finir par se distiller en un seul et unique point. Maud s’est inspirée du temple en spirale de Hilma af Klint, qui est présenté dans l’exposition. Les mots ou les phrases se répètent, mais de manière de plus en plus compacte : on n’entend plus toute la phrase mais seulement quelques mots.

Comment le temple t’a-t-il inspiré d’un point de vue sonore ?

Le temple de Hilma af Klint est un temple pour tous, dont la fonction hybride oscille entre celle d’un musée et d’une église. Cela m’a directement fait penser aux enregistrements de rue que j’avais réalisés à Venise. Une vieille femme qui se promène, un bateau-poubelle qui ramasse des déchets, un geôlier qui éclate de rire et un enfant qui pleure, tandis qu’au loin, des prisonniers crient dans une cage d’escaliers. Je trouve que la combinaison de toutes ces choses va au-delà de ce qu’est une rue normale. Cela confère une dimension supplémentaire au moment vécu. Mais seulement si l’on est suffisamment silencieux pour l’entendre.

Quel est l’objectif de ce voyage sonore ?

Les enregistrements de terrain sont pour moi une manière de me taire, d’écouter, tout simplement d’être dans le moment présent. C’est de cet effet-là que j’aimerais que les gens fassent l’expérience en visitant l’exposition. Il est impossible de déterminer le rythme de la visite de quelqu’un : certaines personnes s’attarderont peut-être plus longtemps devant une œuvre qu’elles apprécient tout particulièrement. Chacun·e vit à sa manière et à son rythme son expérience sonore et visuelle. Il faut voir ce voyage comme une couche supplémentaire qui s’ajoute à l’exposition, une invitation sans engagement à s’arrêter et trouver le calme.