Communiqué de presse

Publié le 19 septembre '25

John Baldessari

Paraboles, fables, et autres salades

John Baldessari (Californie, 1931-2020) était un géant de l'art contemporain dont il a bouleversé les codes. Baldessari mêlait avec humour texte, photographie et peinture pour remettre en question les frontières traditionnelles de l’art. Baldessari était un adepte de détournements et de collages et puisait largement dans la culture populaire (films, télévision, coupures de presse et publicités) pour créer un nouveau langage visuel, irrévérencieux et ludique.

Du 19 septembre 2025 au 1er février 2026, Bozar présente la première grande exposition européenne qui lui est consacrée depuis son décès, en 2020. Plus d’une soixantaine d’œuvres, parfois monumentales, sont exposées sur plus de 1000 m2, dans le circuit Ravenstein du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Photographies, peintures, installations, vidéos et même papiers-peints seront présentés, parfois pour la toute première fois en Europe.
L’exposition est une plongée vivante et réjouissante dans l’œuvre d’un artiste majeur de la fin du XXe siècle qui interroge, aujourd’hui encore, nos relations à l’image et au langage.

L'exposition réunit des œuvres provenant de collections publiques et privées d'Europe et des États-Unis, dont d'importants prêts de la collection Craig Robins. Les trois commissaires de l’exposition - Rita McBride, David Platzker et Bartomeu Marí - ont entretenu une longue et intense relation avec John Baldessari. Leurs expériences individuelles avec l’artiste, qui s'étendent sur plus de 40 ans, offrent des points de vues uniques et complémentaires sur son œuvre.

« L’exposition ne se veut pas exhaustive mais elle représente les moments les plus pertinents de la carrière de John Baldessari » explique Bartomeu Marí. L’exposition Paraboles, fables, et autres salades a été pensée - comme le titre le suggère – en phase avec l’esprit de Baldessari, souligne David Platzker : « John était, avant tout, un conteur. Tant dans son art que dans sa vie, il considérait le récit comme un moyen de transmettre des expériences, des connaissances et de relayer des informations à ses étudiants, à ses ami·e·s. » Rita McBride ajoute : « L'approche de l’exposition est immersive, non linéaire ni chronologique, mais entièrement expérientielle. »

John Baldessari expérimentait et se réinventait sans cesse. Au début des années 1960, il décide d’arrêter de réaliser des peintures figuratives et abstraites pour se consacrer à de nouvelles formes artistiques : vidéo, photographie, gravure, sculpture, art textuel, livres d'artiste, installations et peintures, mais surtout des formes hybrides combinant plusieurs techniques dans des œuvres singulières.

Si cette exposition comprend des œuvres des débuts de Baldessari dans les années 1960 et 1970, elle se concentre toutefois sur la période de maturité de l'artiste, des années 1980 aux années 2000. Au cours de cette période, Baldessari a exploré des formes et des formats qui dépassaient les conventions du ‘white cube’ et de la page imprimée qui avaient dominé son travail antérieur.

Bercé de culture cinématographique et photographique, Baldessari était un précurseur de l’image détournée et de collages, bien avant les logiciels de retouche et de traitement d’images assistés par ordinateur. L'exposition explore et illustre l’impact de son œuvre, ainsi que sa pertinence pour les générations nées à l'ère numérique. 

 

Baldessari et Bruxelles

John Baldessari a bénéficié d’une reconnaissance précoce non pas aux États-Unis, mais en Europe, et plus particulièrement à Bruxelles, où il a eu trois expositions personnelles importantes à la Galerie MTL entre 1972 et 1974. Plus tard, il exposera fréquemment avec la Galerie Meert Rihoux, à partir de 1989. Il a continué à collaborer pendant plusieurs décennies avec la galerie, rebaptisée Galerie Greta Meert en 2006, et y a participé à plusieurs expositions jusqu'à son décès en 2020.

David Platzker raconte que Baldessari « a trouvé des affinités avec les œuvres de Marcel Broodthaers et de René Magritte, dont les créations étaient souvent présentées en concert avec son art. » Rita McBride ajoute que « Le sens de l'humour belge percutant, résonnait en lui. »

Et, en 1988, l'exposition John Baldessari : Œuvres Récentes a été présentée au Palais des Beaux-Arts [Bozar]. « Je n'ai aucun doute que John considérerait cette exposition comme une sorte de ‘retour aux sources’ dans une ville qu'il chérissait vraiment » confie Platzker.

 

Autour de l’exposition

Dans le cadre de l’exposition, Bozar propose aussi un programme transversal de conférences et de débats, d’une nocturne Bozar all over the P(a)lace, de visites guidées, de projections de films et de performances.

Commissaires de l'exposition : Rita McBride, David Platzker et Bartomeu Marí
Avec le précieux soutien de la Communauté flamande, de la Craig Robins Collection, Miami, uhoda, Sprüth Magers
En collaboration avec : The John Baldessari Family Foundation, John Baldessari Estate, Sprüth Magers