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Anastasia Kobekina
23 Avr.'25
- 20:00
Chapelle Protestante
Hildegard von Bingen (1098-1179)
O frondens virga
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Suite pour violoncelle n° 2 en ré mineur, BWV 1008
- Prélude
- Allemande
- Courante
- Sarabande
- Menuet I & II
- Gigue
Vladimir Kobekin (° 1947)
Narrenschiff
Bryce Dessner (° 1976)
Song for Ainola
Johann Sebastian Bach
Suite pour violoncelle n° 1 en sol majeur, BWV 1007
- Prélude
- Allemande
- Courante
- Sarabande
- Menuet I & II
- Gigue
Pēteris Vasks (° 1946)
Grāmata čellam (1978)
- II. Pianissimo
Penelope Axtens (° 1974)
Sketch (2024)
Johann Sebastian Bach
Suite pour violoncelle n° 3 en do majeur, BWV 1009
- Prélude
- Allemande
- Courante
- Sarabande
- Bourrée I & II
- Gigue
Giovanni Sollima (° 1962)
Fandango (after Boccherini's) (2015)
Durée : 75'
Concert sans pause
À partir des suites pour violoncelle de Bach, Anastasia Kobekina parcourt l'histoire de la musique. D'un chant mystique du XIIe siècle de Hildegard Von Bingen - qui a étiré l'ambitus (la distance entre les notes les plus hautes et les plus basses) des chants grégoriens - à la musique contemporaine. L'œuvre du minimaliste letton Pēteris Vasks apporte le calme. Au-dessus d'une note longuement tenue, une mélodie émouvante se déploie en cantabile - parfois doublée par la voix du violoncelliste. Un jeu de glissandi et d'harmoniques forme un contrepoids sophistiqué à la mélodie. Dans le fougueux Fandango, le violoncelliste et compositeur italien Giovanni Sollima retravaille le dernier mouvement du Quatrième quintette avec guitare (G 448) de Luigi Boccherini (1743-1805) pour violoncelle seul. Le mouvement, qui s'inspire du fandango - une danse espagnole animée - est remanié avec virtuosité par Sollima.
Les Six suites pour violoncelle seul de Bach sont considérées comme des jalons du répertoire. Bach les a probablement écrites entre 1717 et 1723, alors qu’il était maitre de chapelle au service du prince Leopold, lui-même grand mélomane, a la cour de Köthen. Le prince devançait tous les souhaits du compositeur ; il réunit ainsi un orchestre de chambre de 17 personnes et acheta des instruments de grande qualité, permettant à Bach de se consacrer à la composition d’œuvres orchestrales et de musique instrumentale.
Le genre de la suite puise ses origines dans les improvisations des joueurs de luth au Moyen Âge. Ceux-ci s’inspiraient de mélodies issues de danses populaires pour créer de véritables cycles. Le caractère purement instrumental des suites s’est renforcé avec le temps. À l’époque de Bach, elles ne conservaient de la danse que la structure formelle et le rythme, toute autre référence étant devenue abstraite.
Très bon violoniste, Bach jouait assez mal du violoncelle. Cela ne l’empêcha pas d’explorer les limites des possibilités techniques de l’instrument – le niveau de difficulté des Suites est d’ailleurs très élevé. La ligne mélodique se déplace constamment entre les quatre cordes, créant une illusion de polyphonie sur un instrument considère comme homophonique. Ce style d’écriture, dit « style brisé » ou « style luthé », est repris du jeu en accords typique de la musique de luth. Tenant compte des possibilités techniques du violoncelle a l’époque, Bach ne fait que rarement usage de véritable polyphonie. Les doubles cordes sont presque exclusivement réservées aux cadences ou aux endroits où elles sont strictement nécessaires a l’harmonie.
Les six suites structurées selon la suite allemande traditionnelle, avec des mouvements places dans un ordre fixe. Chaque œuvre commence avec un prélude suivi de quatre danses stylisées : allemande, courante, sarabande et gigue. Dans chaque suite, Bach place deux danses « à la mode » entre la sarabande et la gigue. Dans la Première et Deuxième Suite, ce sont deux menuets, et dans la Troisième ce sont deux bourrées. Bach reste toujours fidèle au rythme et au caractère typique de la danse originale.
Bach place en tête de toutes les suites un Prélude qui représente chaque fois un autre type et dont la structure comprend de une à quatre parties: ainsi dans la Suite n° 2, il s’agit d’un mouvement doté d’un développement harmonique d’une incroyable richesse et d’un point culminant clairement marqué. Dans les mouvements attitrés de la suite, Bach est certes davantage lié aux conventions. Cependant, il s’efforce là aussi de donner aux formes, mouvements, rythmes et figurations tels qu’établis par la tradition dans les dernières décades du XVIIe siècle, la plus grande variété possible en développant leur potentiel artistique. A cette transformation ou extension permanente d’éléments préexistants, qui constitue un trait fondamental de toute la production de Bach, vient s’ajouter un étonnant approfondissement du contenu qui a élevé ses œuvres au-dessus de toute contingence pour leur conférer une valeur intemporelle.
La Troisième Suite est composée dans la tonalité brillante d’ut majeur. Le Prélude initial est un flux ininterrompu de doubles croches, faisant entendre des gammes et des accords brisés. Dans l’Allemande, empreinte de gravité, l’utilisation des cordes à vide et des doubles cordes fournit des harmonies subtiles et de riches contrepoints. Bach énonce dans la première partie de la Courante un matériau mélodique qu’il inverse à la fin de la seconde section. Après une Sarabande majestueuse, deux Bourrées se succèdent, l’une, vigoureuse, et l’autre, pensive. La Suite prend fin sur une Gigue débordante de vitalité.
(D'après les archives de Bozar)
Anastasia kobekina
violoncelle
La violoncelliste Anastasia Kobekina a étudié avec Frans Helmerson et Jens- Peter Maintz en Allemagne, puis avec Jérôme Pernoo à Paris. Elle a également suivi une formation complémentaire en violoncelle baroque avec Kristin von der Goltz à Francfort. Kobekina a remporté plusieurs concours de violoncelle, notamment le concours international Tchaïkovski (2019) et le concours international George Enescu (2016). De 2018 à 2021, elle est artiste de la nouvelle génération de la BBC et, en 2022, elle devient artiste du Borletti-Buittoni Trust. Du festival de musique de Schleswig-Holstein, elle a reçu le prix Leonard Bernstein. En tant que soliste, Kobekina s'est déjà produite avec des orchestres tels que le Konzerthausorchester Berlin, le Wiener Symphoniker, le BBC Philharmonic, l'Orchestre symphonique Tchaïkovski de Moscou, l'Orchestre philharmonique royal de Liverpool et l'Orchestre national d'Île de France.
Kobekina a déjà joué dans des salles telles que le Concertgebouw Amsterdam, le Lincoln Center, le Konzerthaus Berlin, la Tonhalle Zurich, Les Flâneries Musicales de Reims, et dans des festivals tels que le Festival de Pâques d'Aix-en- Provence, le Wigmore Hall, le Festival de Mecklenburg Vorpommern, le Festival Menuhin de Gstaad, le Festival de musique du Schleswig-Holstein et le Festival de musique du Rheingau. Elle est une artiste exclusive de Sony Classical et son premier album Venice est sorti le 2 février 2024. Kobekina joue sur le violoncelle 1698 Antonio Stradivarius, prêté par la Stradivari Stiftung Habisreutinger.
Bozar
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