Koninklijk Concertgebouworkest & Mäkelä
8 Mai'25
- 20:00
Salle Henry Le Bœuf

Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n°1 « Titan » (1884-1888)
- Langsam. Schleppend
- Kräftig bewegt, doch nicht zu schnell
- Feierlich und gemessen, ohne zu schleppen
- Stürmisch bewegt
Durée : 55’
Concert sans pause
Mahler – Symphonie n°1
Lors de sa première représentation en 1889, la Symphonie n°1 du compositeur et chef autrichien Gustav Mahler (1860-1911), encore assez peu connu en Europe, a suscité des avis partagés dans l’auditoire. Si le public avait été séduit par les deux premiers mouvements, un brouhaha et des cris d’indignation résonnèrent dès le troisième mouvement dans la salle de concert Vigadó, à Budapest. Spectateurs et critiques prétendaient entendre dans cette symphonie une structure musicale incohérente et fragmentée. Ils avaient raison dans un certain sens : l’oeuvre de Mahler marque en effet un tournant majeur dans l’histoire de la musique. Ses dix symphonies (dont la dernière, « L’inachevée ») ont ainsi un pied dans le romantisme du XIXe siècle et le modernisme du XXe siècle. Sur le plan politique mais aussi socioculturel, l’Autriche du dix-neuvième siècle vivait ses dernières heures de splendeur. Les symphonies de Mahler font ainsi entendre comment le romantisme austro-allemand, qui avait imposé une norme esthétique en Europe pendant près d’un siècle, entamait clairement sa dernière valse.
Mahler gagnait surtout sa vie en dirigeant des orchestres prestigieux, dans de grandes institutions comme la Wiener Philharmoniker et le Wiener Staatsoper, et plus tard, le New York Philharmonic et le Metropolitan Opera. Il composait pendant l’été, entre deux saisons de concert bien remplies. Pour Mahler, composer était pratiquement une nécessité existentielle ; c’était sa façon d’être au monde et d’interagir avec lui. L’on dit ainsi parfois qu’avec chacune de ses dix symphonies monumentales, Mahler « a voulu interpreter le monde ». Cela ne signifie cependant nullement qu’il voulait, à travers sa musique, esquisser une image, une vision picturale bien définie du monde tel qu’il se présente à nous dans la vie quotidienne. Cette mise en musique du monde relevait davantage de l’abstraction. Dans la droite ligne de la philosophie musicale du romantisme tardif, Mahler était convaincu que la musique parvenait à mieux traduire les émotions que la parole ou même la pensée. La musique peut permettre d’appréhender l’essence de la vie, et de la mort. Face à une telle conviction, il ne faut pas s’étonner que l’oeuvre de Mahler se compose presqu’exclusivement de musique symphonique, dont l’interprétation est souvent confiée à des effectifs orchestraux monumentaux, avec ou sans choeur et solistes vocaux.
Mahler voyait dans ses quatre premières symphonies une sorte de tétralogie. Pour chacune d’elle, il s’est inspiré dans une large mesure du matériau musical de son cycle de lieder Des Knaben Wunderhorn, qu’il a compose pratiquement en parallèle avec ses quatre symphonies. Dans ce cycle romantique de lieder sur des textes d’Achim von Arnim et de Clemens Bretano, le compositeur autrichien explore les racines de la culture germanique. La parenté entre les quatre symphonies Wunderhorn est bien plus que purement musicale et textuelle : la tétralogie s’articule autour d’une unité conceptuelle. La Symphonie n°1 de Mahler est placée sous le signe de la maîtrise des inquiétudes d’ici-bas. Dans la Deuxième, ce sont les themes de la mort et de la finitude qui s’imposent. La Troisième, d’envergure cosmique, traite de la place de l’Homme dans l’univers. Enfin, on peut voir dans la Quatrième Symphonie de Mahler une méditation sur la vie après la mort. On comprend mieux pourquoi Mahler est parfois surnommé le « philosophe compositeur ».
La première des quatre Wunderhornsymfonieën de Mahler est de loin la plus optimiste, du moins à première vue. Elle s’ouvre sur l’une des pédales harmoniques les plus soutenues de tout le répertoire symphonique. On croit entendre une sorte de son primal et fondateur, qui provoque le réveil de la nature. Sur ce terreau fertile germent quelques fragments thématiques, que l’on perçoit d’abord dans le lointain (cors et trompettes, qui jouent généralement en coulisses à cet effet) et qui se rapprochent ensuite. Place après à une idylle sylvestre poétique, portée par l’appel du coucou (clarinette) et des chants d’oiseau (flûtes). Cet enchevêtrement de petits motifs se développe alors que pointe le jour pour culminer en un climax, lorsque le soleil vient illuminer la scène. Dans une première version de la partition, Mahler avait intitulé ce mouvement d’ouverture Frühling und kein Ende gegeven (« Printemps et pas de fin »,), ce qui n’a rien d’étonnant vu l’optimisme débridé qui s’en dégage. Le deuxième mouvement célèbre à nouveau la nature dans la joie, mais en se plaçant du point de vue de l’Homme. Mahler a composé ce scherzo dans la tradition du Ländler, une danse paysanne exubérante à trois temps, dont Schubert a fait un ingrédient typique de la musique d’orchestre autrichienne.
Changement d’atmosphère dans le troisième mouvement. Le mélomane attentive reconnaît dans le solo de contrebasse la célèbre mélodie de Frère Jacques, qui, étonnamment altérée par le mode mineur, se déploie en une sorte de cortège funèbre. D’autres instruments la rejoignent dans un canon orchestral brillant. L’atmosphère sereine évoquée par les cordes graves et les percussions est toutefois troublée à plusieurs reprises par des interpellations que l’on pourrait qualifier kitsch, qui font songer à l’irruption d’une caravane de cirque dans le cortège funèbre. Un délicat cantilène interrompt in extremis ce spectacle grotesque, juste avant qu’il ne bascule dans le trivial. Après cet intermède lyrique intimiste, le cortège funèbre poursuit sa route avant de disparaître derrière l’horizon. Les nombreuses facettes de cet Andante constituent l’exemple le plus précoce de la technique la plus caractéristique du compositeur : la juxtaposition inattendue d’atmosphères diamétralement opposées. Cet aspect cinglant, ironique et presque accusateur de la musique de Mahler, avait tout pour déplaire au public austro-hongrois amateur de splendeur.
Cet impressionnant final inspira à Mahler le surnom de cette première symphonie : « Titan » Dans une lettre à un de ses meilleurs amis, il explique : « Le finale s’ouvre sur un cri effrayant. Notre héros se sent complètement abandonné, en prises avec toutes les souffrances du monde (…). Chaque fois que ce Titan redresse le dos et surmonte les douleurs du monde, le sort s’abat une nouvelle fois sur lui. » Et de fait, dans ce long mouvement final, chaque explosion de l’orchestre est immédiatement suivie d’un épisode de confusion et d’abattement. Pourtant, Mahler porte en fin de compte un regard optimiste sur la vie : il a baptisé ce finale Dall’Inferno al Paradiso (Mahler a d’ailleurs emprunté ici quelques motifs musicaux de la Dante-Symphonie de Liszt). Le Titan de Mahler s’achève sur la promesse du paradis : le dernier mouvement se referme sur un passage grandiose lors duquel l’orchestre fait retentir à pleine puissance un thème triomphal pratiquement identique au thème de l’origine du monde qui avait ouvert la symphonie sur une note d’espoir.
Arne Herman (traduction : ISO Translation)
Klaus Mäkelä
direction musicale
Le chef finlandais Klaus Mäkelä est à la tête de l'Orchestre Philharmonique d'Oslo depuis 2020 et a pris la direction musicale de l'Orchestre de Paris - Philharmonie en 2021. En 2027, il assumera également les prestigieuses fonctions de chef d'orchestre du Koninklijk Concertgebouworkest d'Amsterdam et de directeur musical du Chicago Symphony Orchestra. Pour Decca Classics, il a enregistré avec l'Orchestre de Paris - Philharmonie des œuvres de Stravinski et Debussy, tandis qu'avec le Philharmonique d'Oslo, il a signé une intégrale des symphonies de Sibelius ainsi que le Premier Concerto pour violon de Sibelius et celui de Prokofiev, aux côtés de Janine Jansen. Dès 2024, il concentrera son attention sur Chostakovitch avec des enregistrements de Symphonies n°4, n°5 et n°6. En tant que chef invité, la saison 2024-2025 le verra diriger des ensembles prestigieux tels que le London Symphony Orchestra, le Cleveland Orchestra et l'Orchestre Philharmonique de Berlin. Il a également fait ses débuts à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Vienne, tout en recevant une attention particulière à la Philharmonie d'Essen et à Bozar.
Koninklijk Concertgebouworkest
Depuis sa création en 1888, l'Orchestre royal du Concertgebouw compte parmi les meilleurs au monde. Son siège est le Concertgebouw d'Amsterdam. L'orchestre travaille avec les meilleurs solistes, compositeurs et chefs d'orchestre. Parmi les anciens chefs d'orchestre figurent Richard Strauss et Gustav Mahler. En 2027, Klaus Mäkelä deviendra le nouveau chef d'orchestre. Il est le huitième d'une lignée d'illustres prédécesseurs : Willem Kes, Willem Mengelberg, Eduard van Beinum, Bernard Haitink, Riccardo Chailly, Mariss Jansons et Daniele Gatti. Les critiques font invariablement l'éloge du son unique de l'orchestre, reconnaissable à ses cordes « veloutées » et à ses cuivres « dorés ». L'ensemble compte quelque 120 musiciens, originaires de plus de 20 pays, et donne environ 130 concerts par an.
chef d'orchestre désigné
Klaus Mäkelä
chef d'orchestre émérite
Riccardo Chailly
chef d'orchestre invité d'honneur
Iván Fischer
premier violon
*Vesko Eschkenazy, Konzertmeister
Tjeerd Top
Marijn Mijnders
Ursula Schoch
Marleen Asberg
Tomoko Kurita
Henriëtte Luytjes
Borika van den Booren-Bayon
Marc Daniel van Biemen
Christian van Eggelen
Mirte de Kok
Mirelys Morgan Verdecia
Junko Naito
Benjamin Peled
Nienke van Rijn
Jelena Ristic
Hani Song
Valentina Svyatlovskaya
Michael Waterman
second violon
*Alessandro Di Giacomo
Caroline Strumphler
Jae-Won Lee
Arndt Auhagen
Elise Besemer-van den Burg
Leonie Bot
Nadia Ettinger
Coraline Groen
Caspar Horsch
Sanne Hunfeld
Sjaan Oomen
Jane Piper
Eke van Spiegel
Anna de Veij Mestdagh
Joanna Westers
alto
*Santa Vižine
Michael Gieler
Saeko Oguma
Frederik Boits
Roland Krämer
Guus Jeukendrup
Jeroen Quint
Eva Smit
Martina Forni
Yoko Kanamaru
Vilém Kijonka
Edith van Moergastel
Jeroen Woudstra
violoncelle
*Gregor Horsch
*Tatjana Vassiljeva-Monnier
Johan van Iersel
Joris van den Berg
Benedikt Enzler
Chris van Balen
Jérôme Fruchart
Christian Hacker
Maartje-Maria den Herder
Izak Hudnik Zajec
Yong-Jun Lee
Boris Nedialkov
Clément Peigné
Honorine Schaeffer
contrebasse
*Dominic Seldis
Pierre-Emmanuel de Maistre
Théotime Voisin
Mariëtta Feltkamp
Rob Dirksen
Léo Genet
Felix Lashmar
Georgina Poad
Nicholas Schwartz
Olivier Thiery
flûte
*Emily Beynon
*Kersten McCall
Julie Moulin
Mariya Semotyuk-Schlaffke
piccolo
Vincent Cortvrint
hautbois
*Alexei Ogrintchouk
*Ivan Podyomov
Nicoline Alt
Alexander Krimer
cor anglais
Miriam Pastor Burgos
clarinette
*Calogero Palermo
*Olivier Patey
Hein Wiedijk
petite clarinette en mi-bémol
Arno Piters
clarinette basse
Davide Lattuada
basson
*Andrea Cellacchi
*Gustavo Núñez
Helma van den Brink
contrebasson
Simon Van Holen
cor
*Katy Woolley
*Laurens Woudenberg
José Luis Sogorb Jover
Fons Verspaandonk
Jaap van der Vliet
Paulien Weierink-Goossen
trompette
*Miro Petkov
*Omar Tomasoni
Hans Alting
Jacco Groenendijk
Bert Langenkamp
trombone
*Bart Claessens
*Jörgen van Rijen
Nico Schippers
trombone ténor et basse
Martin Schippers
trombone basse
Raymond Munnecom
tuba
*Perry Hoogendijk
timpani
*Tomohiro Ando
*Bart Jansen
percussion
Mark Braafhart
Bence Major
Herman Rieken
harpe
*Petra van der Heide
Anneleen Schuitemaker
piano
Jeroen Bal
*premier soliste
Bozar Maecenas
Monsieur et Madame Bertrand Ferrier • Barones Michèle Galle-Sioen • Monsieur et Madame Laurent Legein • Madame Heike Müller • Monsieur et Madame Dominique Peninon • Monsieur et Madame Antoine Winckler • Chevalier Godefroid de Wouters d'Oplinter • Bozar Honorary Patrons • Comte Etienne Davignon • Madame Léo Goldschmidt
Bozar Patrons
Monsieur et Madame Charles Adriaenssen • Madame Marie-Louise Angenent • Comtesse Laurence d'Aramon • Monsieur Jean-François Bellis • Baron et Baronne Berghmans • De heer Stefaan Bettens • Monsieur Philippe Bioul • Mevrouw Roger Blanpain-Bruggeman • Madame Laurette Blondeel • Comte et Comtesse Boël • Monsieur et Madame Thierry Bouckaert • Monsieur Thierry Boutemy • Madame Anny Cailloux • Madame Valérie Cardon de Lichtbuer • Madame Catherine Carniaux • Madame Paloma Castro Martinez de Tejada • Prince et Princesse de Chimay • Monsieur Jim Cloos et Madame Véronique Arnault • Mevrouw Chris Cooleman • Monsieur et Madame Jean Courtin • Monsieur et Madame Denis Dalibot • Madame Bernard Darty • Monsieur Jimmy Davignon • De heer en mevrouw Philippe De Baere • Monsieur Nicolas De Coster et Madame Stéphanie Donnez • De heer Frederic Depoortere en mevrouw Ingrid Rossi • Monsieur Edouard Derom • Monsieur Patrick Derom • Madame Louise Descamps • Monsieur Amand-Benoit D'Hondt • De heer Bernard Dubois • Mevrouw Sylvie Dubois • Madame Claudine Duvivier • Madame Dominique Eickhoff • Baron et Baronne William Frère • De heer Frederick Gordts • Baron et Baronne Pierre Gurdjian • De heer en mevrouw Philippe en Martine Haspeslagh - Van den Poel • Madame Susanne Hinrichs et Monsieur Peter Klein • Monsieur Jean-Pierre Hoa • De heer Xavier Hufkens • Madame Bonno H. Hylkema • Madame Fernand Jacquet • Baron Edouard Janssen • Madame Elisabeth Jongen • Monsieur et Madame Jean-Louis Joris • Monsieur et Madame Adnan Kandyoti • Monsieur Sander Kashiva • Monsieur Sam Kestens • Monsieur et Madame Klaus Körner • Madame Marleen Lammerant • Monsieur Pierre Lebeau • Monsieur et Madame François Legein • Monsieur et Madame Charles-Henri Lehideux • Madame Gérald Leprince Jungbluth • Monsieur Xavier Letizia • Monsieur Bruno van Lierde • Monsieur et Madame Clive Llewellyn • Monsieur et Madame Thierry Lorang • Madame Olga Machiels-Osterrieth • De heer Peter Maenhout • De heer en mevrouw Jean-Pierre en Ine Mariën • De heer en mevrouw Frederic Martens • Monsieur Yves-Loïc Martin • Monsieur et Madame Dominique Mathieu-Defforey • De heer en mevrouw Frank Monstrey (urbion) • Madame Philippine de Montalembert • Madame Nelson • Monsieur Laurent Pampfer • Famille Philippson • Monsieur Gérard Philippson • Madame Lucia Recalde Langarica • Monsieur Bernard Respaut • De heer en mevrouw Guy en Martine Reyniers • Madame Fabienne Richard • Madame Elisabetta Righini et Monsieur Craig Finch • Monsieur et Madame Frédéric Samama • Monsieur Grégoire Schöller • Monsieur et Madame Philippe Schöller • Monsieur et Madame Hans C. Schwab • Monsieur et Madame Tommaso Setari • Monsieur et Madame Olivier Solanet • Monsieur Eric Speeckaert • Monsieur Jean-Charles Speeckaert • Vicomte Philippe de Spoelberch et Madame Daphné Lippitt • Madame Anne-Véronique Stainier • Monsieur Didier Staquet et Madame Lidia Zabinski • De heer Karl Stas • Monsieur et Madame Philippe Stoclet • Monsieur Nikolaus Tacke et Madame Astrid Cuylits • De heer en mevrouw Coen Teulings • Monsieur et Madame Philippe Tournay • Monsieur Jean-Christophe Troussel • Dr. Philippe Uytterhaegen • Monsieur et Madame Xavier Van Campenhout • De heer Marc Vandecandelaere • De heer Alexander Vandenbergen •Mevrouw Barbara Van Der Wee en de heer Paul Lievevrouw • De heer Koen Van Loo • De heer en mevrouw Anton Van Rossum • De heer Johan Van Wassenhove • Monsieur et Madame Michel Wajs-Golschmidt • Monsieur et Madame Albert Wastiaux • Monsieur Luc Willame • Monsieur et Madame Bernard Woronoff • Madame Danuta Zedzian • Monsieur et Madame Jacques Zucker
Bozar Circle
Monsieur et Madame Paul De Groote • Mevrouw Greet Puttaert • De heer Stefaan Sonck Thiebaut • Madame France Soubeyran • De heer en mevrouw Remi en Evelyne Van Den Broeck
Bozar Young Circle
Monsieur Axel Böhlke et Madame Clara Huizink • Monsieur Matteo Cervi • Monsieur Laurent Coulie et Madame Cory Zhang • Monsieur Rodolphe Dulait • Madame Ana Fota • Monsieur et Madame Melhan-Gam • De heer Koen Muylle • De heer Sander Muylle • Madame Audrey Noble • Madame Valéria Onofrj • Dr. Bram Peeters • Monsieur Guillaume van Doorslaer et Madame Emily Defreyne