Salomé Gasselin
8 Juin'25
- 11:00
HLB Stage

La part des anges
Marin Marais (1656-1728)
Prélude
Muzettes
Antoine Forqueray (1672-1744)
La Girouette
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Suite pour violoncelle n° 2 en ré mineur, BWV 1008 (1717-1723)
- Prélude
- Allemande
- Courante
- Sarabande
- Menuet I & II
- Gigue
Heinrich Ignaz von Biber (1644-1704)
Sonates du Rosaire n° 16: Passacaille « L'ange gardien » (C. 105, 1676)
Durée : 1h
Concert sans pause
Riche en harmoniques, doux et émouvant, le son de la viole est inséparable de l’esprit de toute une époque. Apparu dans la région de Valencia à la fin du XVe siècle, l’instrument connaît ses premières heures de gloire en Italie après que le cardinal valencien Roderic de Borgia, intronisé pape Alexandre VI en 1492, emmène avec lui à Rome de nombreux violistes. La suite de l’histoire est connue : son succès à travers l’Europe des XVIe et XVIIe siècles est irrésistible. Si au début du XVIIe siècle, c’est l’école anglaise de Byrd, Ferrabosco et Gibbons qui domine la littérature, à la fin du siècle, les Français prennent la relève, menant la musique de viole à son apogée. Aux pièces pour consorts, les Français préfèrent l’expression plus virtuose ou intimiste de suites et sonates. En ajoutant une septième corde aux graves de son instrument, le sieur de Sainte-Colombe donne naissance à la « viole française ». Son principal disciple, Marin Marais – qui restera toujours fidèle à l’idéal esthétique français, malgré l’italianisme ambiant –, puis François Couperin et Antoine Forqueray élèveront la musique de viole au-dessus de la simple musique de cour. Mais avec l’affirmation de la personnalité individualiste, le goût change et fait place à la sonorité brillante et plus vigoureuse du violon soliste.
Marin Marais dispose à la fois du style approprié à l’instrument, de la technique, du goût, et de l’audience qui vont permettre de porter l’art de la viole à son plus haut degré d’épanouissement. De plus, le compositeur se place à un moment où la tradition d’une musique intime, voire intimiste, que l’on aurait pu croire éclipsée par l’éclat du grand apparat lulliste et louis-quatorzien, revient à la surface et fait se rejoindre les contemporains de Couperin et Fénelon, et ceux du début du siècle. Les dernières années du XVIIe siècle et le début du XVIIIe sont l’une des époques où la musique française a le mieux goûté et pratiqué le plaisir d’une musique intérieure et douce. C’est cette musique intime qui est le domaine propre de la viole. Une musique plus introvertie qu’expansive, plus méditative que descriptive ou expressive, plus en-dedans, plus délicate que vive, ou, pour employer le mot que le xviie affectionne: plus ‘tendre’.
Singulier personnage que cet Antoine Forqueray, remarqué pour son talent par Louis XIV dès l’âge de 5, il n’a que 17 ans lorsqu’il entre à son service comme violiste. Épris de virtuosité, il repoussa les limites du jeu de la viole. Ouverte aux influences italiennes, sa production ne renvoie plus à la forme traditionnelle de la suite classique de danses, mais se compose de tableaux de caractère permettant une plus grande liberté d’invention. Son tempérament fougueux transparaît dans les Pièces de viole mises en pièces de clavecin publiées en 1747 par les soins de son fils Jean-Baptiste, gambiste de grand talent. Désirant « assurer l’immortalité de son père », ce dernier réalisa une véritable adaptation pour clavecin de ces pièces écrites pour un instrument dont il prévoyait le déclin prochain.
Gasselin interprète également des œuvres pour violoncelle et violon de Jean-Sébastien Bach et Heinrich Ignaz Franz Biber à la viole de gambe. Les Six suites pour violoncelle seul de Bach sont considérées comme des jalons du répertoire. Bach les a probablement écrites entre 1717 et 1723, alors qu’il était maitre de chapelle au service du prince Leopold, lui-même grand mélomane, a la cour de Köthen. Très bon violoniste, Bach jouait assez mal du violoncelle. Cela ne l’empêcha pas d’explorer les limites des possibilités techniques de l’instrument – le niveau de difficulté des Suites est d’ailleurs très élevé.
Les six suites sont structurées selon la suite allemande traditionnelle, avec des mouvements places dans un ordre fixe. Chaque œuvre commence avec un prélude suivi de quatre danses stylisées : allemande, courante, sarabande et gigue. Dans chaque suite, Bach place deux danses « à la mode » entre la sarabande et la gigue. Dans la Deuxième Suite, ce sont deux menuets. Bach place en tête de toutes les suites un Prélude qui représente chaque fois un autre type et dont la structure comprend de une à quatre parties: ainsi dans la Suite n° 2, il s’agit d’un mouvement doté d’un développement harmonique d’une incroyable richesse et d’un point culminant clairement marqué. Dans les mouvements attitrés de la suite, Bach est certes davantage lié aux conventions. Cependant, il s’efforce là aussi de donner aux formes, mouvements, rythmes et figurations tels qu’établis par la tradition dans les dernières décades du XVIIe siècle, la plus grande variété possible en développant leur potentiel artistique. A cette transformation ou extension permanente d’éléments préexistants, qui constitue un trait fondamental de toute la production de Bach, vient s’ajouter un étonnant approfondissement du contenu qui a élevé ses œuvres au-dessus de toute contingence pour leur conférer une valeur intemporelle.
Indiscutablement, les Sonates du Rosaire de Biber constituent l’un des sommets de la musique instrumentale baroque. Le cycle se divise en trois groupes de cinq sonates pour violon seul et basse continue, illustrant respectivement les Mystères joyeux, les Mystères douloureux, les Mystères glorieux - des événements clés de la vie de Jésus - et se clôt sur une prodigieuse passacaille pour violon seul, surnommée « L’Ange gardien ». À l’exception de la première sonate et de la passacaille, Biber a systématiquement recours au procédé de la scordatura, ce qui lui permet d’explorer des tonalités très éloignées les unes des autres. Davantage qu’un artifice spectaculaire, la scordatura fait partie intégrante du projet symbolique du compositeur : l’unicité de chaque Mystère est « transposé » de manière concrète par l’utilisation d’un accord différent pour chaque pièce. Biber porte la technique du violon à des hauteurs encore insoupçonnées avant lui et, dans une certaine mesure, ouvre la voie à Johann Sebastian Bach. La Passacaille « L'Ange gardien », une série de variations virtuoses et émouvantes sur un ostinato de basse descendant, en est un excellent témoignage.
(D'après les archives de Bozar)
Salomé Gasselin
viole de gamba
Salomé Gasselin, figure emblématique d’une nouvelle génération, redonne des couleurs à son instrument fétiche : la viole de gambe. Elle se forme au CNSMD de Lyon dans la classe de Marianne Muller avant de poursuivre en Hollande au Koninklijk Conservatorium de La Haye dans la classe de Philippe Pierlot et enfin en Autriche au Mozarteum de Salzburg avec Vittorio Ghielmi. En parallèle de son parcours musical, elle étudie les Lettres Modernes l’Université Paris X. Salomé Gasselin se produit avec des ensembles tels que Ensemble Pygmalion, Jupiter Ensemble et Le Poème Harmonique, et dans des salles comme le Wigmore Hall, Philharmonie de Paris, Philharmonie de Berlin et le Forbidden City Concert Hall de Bejing. Son premier album Récit fait « vibrer la viole de gambe » ; Le Monde la classe parmi les promesses de l’année 2023. Salomé Gasselin joue une basse de viole de Simon Bongars faîte à Paris en 1653.
Bozar Maecenas
Monsieur et Madame Bertrand Ferrier • Barones Michèle Galle-Sioen • Monsieur et Madame Laurent Legein • Madame Heike Müller • Monsieur et Madame Dominique Peninon • Monsieur et Madame Antoine Winckler • Chevalier Godefroid de Wouters d'Oplinter
Bozar Honorary Patrons
Comte Etienne Davignon • Madame Léo Goldschmidt
Bozar Patrons
Monsieur et Madame Charles Adriaenssen • Madame Marie-Louise Angenent • Comtesse Laurence d'Aramon • Monsieur Jean-François Bellis • Baron et Baronne Berghmans • De heer Stefaan Bettens • Monsieur Philippe Bioul • Mevrouw Roger Blanpain-Bruggeman • Madame Laurette Blondeel • Comte et Comtesse Boël • Monsieur et Madame Thierry Bouckaert • Monsieur Thierry Boutemy • Madame Anny Cailloux • Madame Valérie Cardon de Lichtbuer • Madame Catherine Carniaux • Madame Paloma Castro Martinez de Tejada • Prince et Princesse de Chimay • Monsieur Jim Cloos et Madame Véronique Arnault • Mevrouw Chris Cooleman • Monsieur et Madame Jean Courtin • Monsieur et Madame Denis Dalibot • Madame Bernard Darty • Monsieur Jimmy Davignon • De heer en mevrouw Philippe De Baere • Monsieur Nicolas De Coster et Madame Stéphanie Donnez • De heer Frederic Depoortere en mevrouw Ingrid Rossi • Monsieur Edouard Derom • Monsieur Patrick Derom • Madame Louise Descamps • Monsieur Amand-Benoit D'Hondt • De heer Bernard Dubois • Mevrouw Sylvie Dubois • Madame Claudine Duvivier • Madame Dominique Eickhoff • Baron et Baronne William Frère • De heer Frederick Gordts • Baron et Baronne Pierre Gurdjian • De heer en mevrouw Philippe en Martine Haspeslagh - Van den Poel • Madame Susanne Hinrichs et Monsieur Peter Klein • Monsieur Jean-Pierre Hoa • De heer Xavier Hufkens • Madame Bonno H. Hylkema • Madame Fernand Jacquet • Baron Edouard Janssen • Madame Elisabeth Jongen • Monsieur et Madame Jean-Louis Joris • Monsieur et Madame Adnan Kandyoti • Monsieur Sander Kashiva • Monsieur Sam Kestens • Monsieur et Madame Klaus Körner • Madame Marleen Lammerant • Monsieur Pierre Lebeau • Monsieur et Madame François Legein • Monsieur et Madame Charles-Henri Lehideux • Madame Gérald Leprince Jungbluth • Monsieur Xavier Letizia • Monsieur Bruno van Lierde • Monsieur et Madame Clive Llewellyn • Monsieur et Madame Thierry Lorang • Madame Olga Machiels-Osterrieth • De heer Peter Maenhout • De heer en mevrouw Jean-Pierre en Ine Mariën • De heer en mevrouw Frederic Martens • Monsieur Yves-Loïc Martin • Monsieur et Madame Dominique Mathieu-Defforey • De heer en mevrouw Frank Monstrey (urbion) • Madame Philippine de Montalembert • Madame Nelson • Monsieur Laurent Pampfer • Famille Philippson • Monsieur Gérard Philippson • Madame Lucia Recalde Langarica • Monsieur Bernard Respaut • De heer en mevrouw Guy en Martine Reyniers • Madame Fabienne Richard • Madame Elisabetta Righini et Monsieur Craig Finch • Monsieur et Madame Frédéric Samama • Monsieur Grégoire Schöller • Monsieur et Madame Philippe Schöller • Monsieur et Madame Hans C. Schwab • Monsieur et Madame Tommaso Setari • Monsieur et Madame Olivier Solanet • Monsieur Eric Speeckaert • Monsieur Jean-Charles Speeckaert • Vicomte Philippe de Spoelberch et Madame Daphné Lippitt • Madame Anne-Véronique Stainier • Monsieur Didier Staquet et Madame Lidia Zabinski • De heer Karl Stas • Monsieur et Madame Philippe Stoclet • Monsieur Nikolaus Tacke et Madame Astrid Cuylits • De heer en mevrouw Coen Teulings • Monsieur et Madame Philippe Tournay • Monsieur Jean-Christophe Troussel • Dr. Philippe Uytterhaegen • Monsieur et Madame Xavier Van Campenhout • De heer Marc Vandecandelaere • De heer Alexander Vandenbergen •Mevrouw Barbara Van Der Wee en de heer Paul Lievevrouw • De heer Koen Van Loo • De heer en mevrouw Anton Van Rossum • De heer Johan Van Wassenhove • Monsieur et Madame Michel Wajs-Golschmidt • Monsieur et Madame Albert Wastiaux • Monsieur Luc Willame • Monsieur et Madame Bernard Woronoff • Madame Danuta Zedzian • Monsieur et Madame Jacques Zucker
Bozar Circle
Monsieur et Madame Paul De Groote • Mevrouw Greet Puttaert • De heer Stefaan Sonck Thiebaut • Madame France Soubeyran • De heer en mevrouw Remi en Evelyne Van Den Broeck
Bozar Young Circle
Monsieur Axel Böhlke et Madame Clara Huizink • Monsieur Matteo Cervi • Monsieur Laurent Coulie et Madame Cory Zhang • Monsieur Rodolphe Dulait • Madame Ana Fota • Monsieur et Madame Melhan-Gam • De heer Koen Muylle • De heer Sander Muylle • Madame Audrey Noble • Madame Valéria Onofrj • Dr. Bram Peeters • Monsieur Guillaume van Doorslaer et Madame Emily Defreyne