Sufi Night
  25 Oct.'25
 - 20:00
Salle Henry Le Bœuf
 
  20:00 - 21:00
Jawa
pause: 15'
21:15 - 22:30
Istanbul Sufi Ceremonies Ensemble : Rituel du Devran
Hommes drapés de blanc ondoyant dans l’espace, poèmes louant le vin et la bien-aimée… Le soufisme, courant mystique associé à l’islam, évoque généralement une esthétique de la jouissance. Pourtant, il se décline en une multitude de courants plus ou moins rigoureux qui se sont développés des chaînes montagneuses marocaines jusqu’aux vallées de l’Indus.
Une esthétique de l’ascèse
En arabe, la racine ṣ.w.f indique « celui qui porte des habits de laine ». C’est généralement l’étymologie avancée pour le mot ṣūfī, désignant un mystique musulman. Le manteau de laine porté par les soufis symbolise leur mode de vie caractérisé par la simplicité matérielle. Par ailleurs, une cérémonie importante dans plusieurs confréries soufies est l’investiture du manteau par le maître à son disciple, signe d’une étape franchie dans la transmission.
Plusieurs mouvements ascétiques préislamiques forment déjà un terreau sur lequel viennent se greffer de nouvelles pratiques. Avec les débuts de l’islam, certains croyants voient dans la renonciation au monde un moyen d’harmoniser leur expérience intérieure avec les actes extérieurs requis par la religion. Alors que les grandes conquêtes des premiers siècles de l’islam (VI-VIIe s. apr. J.-C.) se déroulent dans l’abondance et le luxe, d’autres souhaitent se rapprocher des idéaux originels de la sobriété, et se retirent des centres habités. De leur refuge, ils développent une relation sensible et contemplative à Dieu et l’Absolu. Celle-ci passe par la prière, la poésie ou encore la musique, dont les séances tendent à mettre les participants en état de grâce, le waǧd (« émotion », « extase »).
Musique et religion, un débat houleux
La controverse historique autour du statut de la musique en Islam influence fortement les pratiques musicales : si la cantillation du Coran et l’appel à la prière ne sont pas considérés comme de la musique en tant que telle, il n’en est pas de même pour le ḏikr (répétition inlassable du nom d’Allah) ou le sama‘ (« audition » spirituelle). Alors que la musique est interdite par certains courants plus rigoristes car elle distrairait de la prière, elle est valorisée par d’autres pour son caractère transcendant. L’instrument de prédilection reste la voix, qui permet d’incarner la parole de Dieu retranscrite dans le Coran. Dans plusieurs communautés, l’utilisation des instruments est encouragée ; les plus communs sont les instruments à percussion (bendir, daf…), mais d’autres sont fréquemment utilisés comme le saz ou le ney.
Institutionnalisation des pratiques
Le terme ṣūfī, qui désignait à l’origine une branche particulière des courants mystiques, finit par couvrir l’ensemble des pratiques mystiques de l’islam vers la fin du IXe siècle. À l’époque, les traités sont rédigés en arabe ; le persan n’y fera son apparition qu’à la fin du siècle suivant, suivi par le turc. Pour atteindre l’absorption en Dieu, chaque école de pensée développe une « voie » (ṭarīq) spécifique, structurée en une liturgie ou un rituel. Ces voies sont classifiées, théorisées et enseignées, considérées comme une connaissance « de l’intérieur » (ésotérique), supérieure à la connaissance « de l’extérieur » (tradition et jurisprudence) ; une combinaison des deux types de connaissance est toutefois indispensable et pratiquée.
Au cours du XIIe siècle, les pratiques mystiques s’exercent de plus en plus dans les structures hiérarchisées des ordres confrériques, où elles ont gardé leur place jusqu’à aujourd’hui. Un changement dans la relation maître-élève, apporté par des disciples venus de l’Est de l’Iran, renforce la relation déjà existante entre le maître et son disciple : désormais, le maître s’occupe de l’instruction, mais aussi de l’éducation de ses étudiants. Cette relation ne perdra en rien de son importance au cours des siècles, jusqu’à constituer aujourd’hui l’un des piliers de la transmission du savoir musical dans le monde oriental.
Hélène Sechehaye
Au coeur des traditions musicales de l'islam, la musique soufie irradie d'une lumineuse singularité, tissant un lien sacré entre la mélodie humaine et l'écho du divin. Issue des profondeurs du soufisme, ce courant mystique né aux premiers temps de la spiritualité islamique, elle incarne la quête d'une intériorité vivante, où la révélation divine devient expérience intime dans le secret des âmes.
Ses racines historiques plongent au VIIᵉ siècle, lorsque les premiers mystiques, revêtus de simples manteaux de laine - le « sūf » arabe à l'origine du terme soufisme - se détournèrent des attraits du monde pour embrasser l'austérité contemplative. Cette étymologie textile symbolise leur renoncement volontaire, tandis que d'autres sources en révèlent la dimension spirituelle : pour certains, le terme procède de « safā », cette pureté cristalline que les âmes en chemin s'efforcent de polir.
Mais ce n’est qu’entre le XIᵉ et le XIIIᵉ siècle que le soufisme se structura en ordres (ṭuruq), porté par des figures majeures telles qu'Abū Ḥāmid al-Ghazālī et Ibn ʿArabī, dont la pensée érige l'amour en principe cosmologique fondamental.
Au centre de cette voie initiatique réside le samāʿ, l'écoute spirituelle. Pour Ibn ʿArabī, musique et poésie transcendent leur dimension sensible pour devenir une ascension de l'âme vers la réalité divine. Leur puissance symbolique permet à la perception de franchir les apparences et d'accéder à l'invisible. La quête d'extase (wajd) qui en naît transfigure la mélodie en reflet de l'Harmonie universelle, où chaque note devient invocation et chaque silence, présence du Divin.
Cette tradition musicale se caractérise par trois propriétés essentielles qui en forgent l’unicité.
- Structure modale et dimension thérapeutique – Les modes musicaux, enrichis de micro-intervalles, génèrent des tensions et des résolutions, chaque mode véhiculant une signification spirituelle.
- Fonction mémorielle – Les compositions et mélodies servent de vecteurs de transmission des textes sacrés et de la tradition orale, reliant passé et présent.
- Dimension timbrale – L’interaction entre la voix et le ney produit des spectres harmoniques, renforçant la résonance corporelle et la perception spirituelle.
 
Alep, l'éternelle voix du soufisme : huit siècles de tradition musicale
Dès le XIIᵉ siècle, Alep fit résonner vers le divin la voix de ses mystiques. Sous les Ayyoubides, la cité connut un essor des pratiques dévotionnelles, qui s'épanouit pleinement à l'époque ottomane avec l'institutionnalisation des confréries soufies. Des khānqāh-s ayyoubides aux zāwiyas ottomanes, la ville préserva cette alchimie unique où la mélodie se faisait prière vivante. 
Véritable berceau d'une tradition musicale pluriséculaire, Alep a élevé l'inshād soufi au rang d'art sacré. Dans ce creuset où fusionnent depuis des siècles les héritages arabe, turc et persan, la voix des chantres (munshidīn) dessine une géographie spirituelle singulière. Leur art incarne une ontologie musicale qui trouve son accomplissement dans la hadra (litt. « présence »), manifestation de la présence divine à travers l'extase collective.
Le rituel s'articule autour d'un dialogue entre dimensions terrestre et céleste : au maître improvisant dans l'état d'inspiration mystique (ḥāl) répond le choeur des fidèles, dont les invocations répétitives créent une assise rythmique et mélodique. Structurellement, l'architecture musicale s'organise selon des cycles métriques (īqāʿāt) dont la récurrence ordonnée impulse et soutient la progression collective vers l'extase (wajd). 
Cette architecture sonore, finement articulée, où chaque silence porte sa baraka (bénédiction) selon Jalāl al-Dīn Rūmī, et où chaque modulation revêt un sens symbolique, guide les participants le long d’un itinerarium spirituel. Ce cheminement les mène de la muraqaba (méditation attentive) à l'expérience extatique du wajd, culminant dans l'union contemplative avec le divin.Pour le soufisme à Alep, la musique opère une transmutation du rituel : de simple élément illustratif, elle s’y érige en principe organisateur fondamental, déterminant tant la trajectoire spirituelle individuelle que la dynamique collective de la cérémonie.
maqāmāt : architectures mélodiques et couleurs spirituelles
La musique soufie en général, et la tradition syrienne alépine en particulier, se caractérisent par une conception profondément spiritualisée des maqāmāt, transcendant leur fonction purement musicale. Ces structures modales sont envisagées comme des entités psychoacoustiques dotées de propriétés spécifiques, soigneusement sélectionnées pour leur capacité à induire des états de conscience particuliers. Le maqām bayātī, par exemple, est traditionnellement associé à la sérénité et à la proximité divine, tandis que le maqām ḥijāz évoque la nostalgie métaphysique et l'appel transcendant.
D'un point de vue musicothérapeutique, ces maqāmāt fonctionnent comme une cartographie sonore guidant l'auditeur dans un processus d'introspection mystique (sulūk). Leur agencement modal participe à la création d'un parcours émotionnel structuré, où chaque transition contribue à une élévation spirituelle progressive. 
Cette architecture modale trouve son complément essentiel dans le répertoire poétique, où la qaṣīda classique et le muwashshaḥ orné fusionnent dans une synergie artistique. La densité sémantique des textes, combinée aux propriétés affectives des modes, crée une expérience esthétique totale où le signifiant poétique et le signifié musical entrent en résonance symbolique.
Dialogues mystiques : La danse des derviches entre Syrie et Turquie
Du coeur d'Alep aux confins d'Istanbul, une même spirale mystique s'enroule vers l'infini : celle des derviches tourneurs, dont les robes blanches tracent dans l'espace les volutes invisibles de l'extase, tandis que les mélodies soufies ourdissent la trame sonore qui unit le terrestre au divin.
Cette rencontre entre héritages alépin et turque dévoile une dialectique subtile entre essence spirituelle unifiée et manifestations plurielles. Les deux traditions partagent une conception de la musique comme épiphanie auditive, tout en développant des grammaires rituelles distinctes. 
À Alep, la pratique puise ses sources dans la takiyya al-Mawlawiyya, épicentre du samāʿ mevlevi en Syrie ottomane. Le sema local s’apparente à une circumambulation mystique, chaque rotation symbolisant la révolution des orbes célestes autour de l’axe métaphysique. Cette chorégraphie rituelle s’intègre de manière organique à la pratique vocale des munshidīn, instituant une véritable polysémie sensorielle où s’opère la synthèse du corporel et du sonore dans l’expérience transe mystique du wajd. 
La cérémonie devran turque, marquée par le formalisme palatial, déploie une approche plus cérémonielle où les rotations s'inscrivent dans une géométrie symbolique rigoureuse. Le ney y incarne par son souffle continu la nostalgie de l'âme séparée de son principe originel, selon l'intuition rumienne.
La singularité syrienne réside dans l’intégration de l’héritage mevlevi à la pratique vocale locale, forgeant un langage hybride où la complexité modale arabe dialogue avec la grammaire chorégraphique ottomane, faisant de la Syrie, et en particulier d’Alep, un laboratoire actif de la mystique sonore islamique.
Amira Nasraoui
Depuis les débuts du mysticisme islamique, les soufis se réunissent pour célébrer Dieu dans le cadre de rituels sacrés qui, selon la période et la région, sont connus sous différents noms. Les voies des soufis se sont progressivement formalisées en tariqas (ordres spirituels) organisés, et ces rassemblements initialement changeants et informels se sont transformés en cérémonies structurées, avec pour éléments fédérateurs la discipline et une tradition commune.
En termes de style, les rituels commémoratifs soufis (dhikr) varient en fonction du lieu et des méthodes pédagogiques de l’ordre, mais on distingue généralement trois types principaux :
- Qu’ud Dhikr : pratiqué assis et en silence,
- Qiyam Dhikr : pratiqué debout et avec des mouvements de balancement rythmiques,
- Devran Dhikr : pratiqué en mouvement circulaire, en marchant main dans la main ou en tournant autour d’un axe central.
Le Devran Dhikr occupe ici une place particulière, plus précisément au sein de l’ordre Khalwati, profondément ancré dans le tissu culturel et spirituel du monde ottoman. Cette pratique s’est développée de l’Anatolie aux Balkans pour devenir la marque de fabrique des rassemblements Khalwati et s’est également répandue dans d’autres ordres influents, tels que les Qadiriyya et les Rifa’iyya.
Le terme « devran » est dérivé de la racine arabe dāra, qui signifie « tourner » ou « tourner sur soi-même ». Dans un contexte spirituel, il fait référence à un mouvement continu, comme celui des planètes dans leur orbite circulaire ou du sang dans nos veines, qui symbolise la célébration incessante du divin. Pendant la cérémonie, les participants forment un cercle et, guidés par un cheikh, effectuent des mouvements rythmiques tout en déclamant les noms de Dieu.
Au début du rituel, les participants chantent ensemble un usul ilahisi, un hymne qui définit les principes spirituels de la voie des derviches. Accompagné par leur doux mouvement de balancement d’avant en arrière, en référence à la grâce des cyprès qui se ploient dans la brise, cet hymne donne le ton émotionnel et spirituel du rassemblement. Cette tradition est généralement associée au maître soufi anatolien Shams al-Din Sivasi (XVIe siècle).
Le Devran Dhikr est exécuté en cercle, symbole sacré de l’égalité entre tous ceux qui cherchent le chemin vers le divin. Le cercle représente l’unité, sans début ni fin, où personne n’est supérieur à un autre dans la proximité de Dieu. Les derviches se tiennent par la main ou la posent sur les épaules de ceux qui l’entourent. Ils incarnent ainsi l’idée d’unification sur le chemin qui mène à la vérité (haqq).
Dans la tradition Khalwati, le devran se déplace vers la gauche, du côté du cœur. Le cercle tourne de droite à gauche, et ainsi, le mouvement conduit symboliquement chaque invocation vers le cœur spirituel. À chaque rotation, les derviches tentent de faire briller la lumière de la célébration divine sur leur propre cœur et celui de leurs compagnons.
L’espace cérémoniel où se déroule le dhikr représenterait la lumière prophétique de Mahomet (noor-i Muhammadî). Grâce à des invocations puissantes et rythmées, souvent déclamées avec une grande intensité, les derviches s’entraînent à laisser Dieu être présent non seulement pendant le rituel, mais à chaque instant de leur vie quotidienne. Ces chants puissants aident les chercheurs à cultiver l’habitude de la célébration continue, de la perception du divin dans toutes les expériences.
Les hymnes sacrés chantés pendant le dhikr transcendent la simple beauté : ils sont les vecteurs d’enseignements spirituels intemporels. À travers leurs mélodies, le derviche reçoit des leçons essentielles sur l’amour, l’éthique et la connaissance divine. Ensemble, elles constituent les principes directeurs d’une vie sur la voie soufie.
Après l’hymne, des bénédictions et des salutations en l’honneur du prophète Mahomet (pubh) sont déclamées, et le cercle passe au devran. Celui-ci commence par l’invocation du nom divin Hu, symbole de l’amour pur et spontané pour la vérité, scandé dans un rythme harmonieux. Vient ensuite le nom Hayy (« l’éternel vivant »), qui représente la renaissance des cœurs à travers la pensée divine.
Tout au long du rituel, un groupe de chanteurs, appelé zakiran, entonne des hymnes et des mélodies sacrées. Ces artistes expérimentés enrichissent la cérémonie d’éléments issus de la musique islamique traditionnelle, renforçant ainsi l’atmosphère spirituelle. Sous la direction du cheikh et en fonction de l’énergie spirituelle du rassemblement, le rythme du dhikr peut s’accélérer ou ralentir.
Au fil des années, les traditions soufies se sont également inspirées mutuellement, adoptant ou modifiant différentes formes de dhikr. Le cercle Badawi, un rituel ancré dans l’ordre Badawi, en est un exemple frappant. Dans cette forme, les derviches tournent autour du cheikh, tandis que le zakiran déclame des bénédictions pour le prophète. Ensuite, un passage du Coran est lu, suivi d’une supplication collective, appelée gulbank.
Le mot gulbank, qui vient du persan, signifie littéralement « chant du rossignol ». Au cours de cette puissante prière finale, un « Allah Allah » collectif et rythmé retentit et les participants bougent leurs mains et leurs pieds de manière synchronisée. La cérémonie atteint son apogée avec l’invocation puissante de « Hu » et la récitation de l’al-Fatiha qui scelle le rassemblement spirituel.
Jawa
Jawa est un ensemble musical qui se consacre à la préservation et à la réinterprétation du patrimoine musical soufi d’Alep, une tradition d’une grande profondeur spirituelle et artistique menacée par la guerre en Syrie. Aujourd’hui, les maîtres soufis, qui ont gardé les secrets de cette tradition musicale, disparaissent progressivement de la scène, menaçant de perdre à jamais un trésor de chansons, tout en préservant la manière classique d’interpréter les muwashahat soufis avec ses rythmes complexes et ses maqams orientaux. Plus qu’une performance, il s’agit d’un acte de résistance culturelle et de continuité spirituelle.
Istanbul Sufi Ceremonies Ensemble
L’Istanbul Sufi Ceremonies Ensemble, fondé en 2018 sous l’égide du ministère turc de la Culture et du Tourisme, s’attache à préserver et à faire revivre les traditions musicales et spirituelles du soufisme anatolien. L’ensemble interprète des rituels issus des confréries Mevlevi, Khalvati, Qadiri et Rifa’i, selon leurs formes originelles, aussi bien dans des salles de concert que dans des sites historiques. Son répertoire comprend les cérémonies du Mevlevi Sema, Devrân, Semah et divers dhikr, mêlant musique sacrée, poésie et danse. L’ensemble recherche et restaure également des pratiques soufies ottomanes menacées, les transmettant selon la tradition maître-disciple, afin de perpétuer l’harmonie entre savoir, dévotion et art.
Jawa
voix
Khaled Alhafez
qanun
Youssef Nassif
nay
Tammam Mohamad Alramadan
percussions
Simon Leleux
oud
Fawaz Baker
viool
Marwan Fakir
derviche tourneur
Hatim Aljamel
Istanbul Sufi Ceremonies Ensemble
chef des derviches, Cheikh
Mehmet Fatih Çıtlak
 
directeur artistique, oud
Yüce Gümüş
manager, derviche tourneur 
Mehmet Mithat Özçakıl
directeur artistique adjoint, voix
Eray Cinpir
percussions 
Aygen Atay
İbrahim Batın Özkayoğlu 
 
nay
Yasin Özçimi 
tanbur
Muhammed Hakki Özçimi 
qanun 
Tuncay Tuncay
voix 
Yusuf Samet Bilkil
Fırat Özkan
Harun Cura
Mesut Çakarlı
Efe Sargın
derviche tourneur
Abdurrahman Tevruz
Ali Fatih Olgun
İskender Cüre
Halit Yuşa Hacıdervişoğlu 
Abdullah Gürsoy
Yunus Emre Özer
Mustafa Uğur Bozkurt
Yusuf Öztürk
Yigitcan Ihlamur
Ömer Faruk Telliler
Yasin Öztürk
participants volontaires
Osman Solmaz
Akif Yurduseven
Berat Ağaoğlu
Gazi Altınok
Abdullah Koç
Serdar Yılmaz
Burak Hüseyinoğlu
Mehmet Emin Hüseyinoğlu
Alperen Yeşilöz
Hüseyin Irım
Ferhat Çelik
Şeref Tuncer
Osman Burak Gezer
Ferhat Kafkas
Abdurrahim Yağız
Bayram Karakuzay
Seyit Ali Akbulut
Yasin Aydoğan
Abdurrahman Tok
Sadık Osman Bayrak
Abidin Çelik
Murat Bakırnay
Mustafa Öcalan
Hasan Selim
Mehmet Yılmaz
Bozar Maecenas
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