Comment pensez-vous que la musique classique puisse être diffusée auprès d’un public plus large ?
Thomas Vanderveken : « En évitant d’être trop missionnaire. La musique classique jouée en direct est spéciale parce qu’elle n’a pas d’équivalent : la stratification, la créativité et la profondeur de cette musique n’ont pas de comparaison possible. De plus, le temps n’a laissé que le meilleur des cinq cents dernières années. Je pense que tout le monde aime la musique classique, mais parfois sans le savoir. »
Comment abordez-vous les Symphonic Dates?
Vanderveken : « Nous laisson de côté le format stéréotypé du concert classique. Il s’agit d’un programme d’une heure dans lequel une seule œuvre est jouée. De cette manière, nous nous adressons également à d’autres groupes cibles : les personnes accompagnées d’enfants, celles qui veulent manger ou boire quelque chose avant ou après et qui ne veulent pas passer tout l’après-midi ou toute la soirée dans la salle de concert.
Au début de chaque Symphonic Date, je fais une sorte de... (cherche le mot juste), une introduction animée. Avec des images et un peu d’humour, j’explore le contexte, la personnalité du compositeur, le caractère unique de la musique elle-même et je fais le lien avec aujourd’hui. En bref, ma mission est de capturer l’essence de l’œuvre et du compositeur en dix minutes. »
« Dans notre monde dominé par le scrolling et l’attention éphémère, vivre la musique classique en direct reste une expérience bouleversante. Elle est également une source d’inspiration pour notre époque. »
Comment avez-vous découvert la musique classique et comment cette passion s’est-elle développée ?
Vanderveken : « Mon père était acteur et metteur en scène, il était constamment à la recherche de musique pour ses mises en scène. Nous avions toute une collection de disques à la maison, notamment de musique classique. J’ai moi-même commencé à jouer du violon à quatre ans, puis du piano à cinq ans. C’est ainsi que mon attirance pour la musique s’est développée, jusqu’à devenir une partie essentielle de ma vie lorsque je suis rentré au conservatoire. »
La Pastorale de Beethoven et la Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák ont-elles une signification particulière pour vous ?
Vanderveken: « Dvořák sans aucun doute : j’avais six ans lorsque j’ai trouvé certains de ses thèmes dans mon livre de piano et que j’ai appris à les jouer. Mon père m’a ensuite fait écouter la version orchestrale et j’ai été conquis : c’était un moment magique que je n’oublie pas. D’ailleurs, c’est avec cette symphonie que Dvořák a réussi à séduire le public américain. Il s’est rendu aux États-Unis pour devenir directeur du Conservatoire de musique de New York. Il a créé la surprise en utilisant des mélodies locales et l’œuvre a immédiatement attiré un large public. Il en va de même pour la Pastorale de Beethoven : il s’agit d’une histoire mise en musique, un concept particulièrement innovant à l’époque. Beethoven a lui aussi remué le genre symphonique en profondeur. »
Quels sont les conseils que vous pouvez donner dès maintenant ?
Vanderveken: « Il est toujours utile d’écouter des enregistrements, même si rien ne vaut l’expérience scénique. Dans notre monde dominé par le scrolling et l’attention éphémère, vivre la musique classique en direct reste une expérience bouleversante. Elle est également une source d’inspiration pour notre époque. Prenez la Pastorale : que signifie notre expérience de la nature aujourd’hui ? Sa musique nous rapproche peut-être un peu plus de la nature. Elle m’inspire à mieux vivre ma vie. »