Michael Beutler a établi ses quartiers à Berlin. Son atelier évoque une étrange fusion entre un magasin de bricolage méticuleusement ordonné et un espace de travail industriel. À l’aide d’une palette de matériaux, d’outils artisanaux et de techniques soigneusement éprouvées, il y façonne, avec son équipe, les éléments constitutifs de ses installations. Pour lui, le processus de création est tout aussi important que le résultat. La finition de ses œuvres a lieu sur place, intégrant souvent des matériaux et des savoir-faire locaux.
Ça tourne !
Michael Beutler perçoit le Hall Horta comme un passage, plutôt qu’une salle d’exposition. L’artiste souhaite en faire un point de repère propice à une halte prolongée. Pour cela, il crée ce qu’il appelle une « situation flottante ». Au centre du Hall, il érige une construction cylindrique, posée sur un bassin d’eau et autour de laquelle un plateau rotatif invite les visiteurs à s’installer.
Nous voici transportés dans un immense zootrope, cet ancêtre du projecteur de cinéma. Il s’agit d’une structure cylindrique creuse, percée de fentes et ornée de dessins sur ses parois intérieures. En la faisant tourner et en observant à travers les interstices, les images s’animent.
Dans la vision de Beutler, nous ne nous tenons pas autour, mais au cœur de l’appareil. Par des ouvertures, notre regard s’échappe vers l’extérieur. Le Hall s’anime ainsi sous nos yeux. Et tout cela, grâce à votre présence.
Un chantier en mouvement
Ces dernières semaines, Michael Beutler et son équipe se sont consacrés à la transformation progressive du Hall Horta. Comme à son habitude, l’artiste travaille avec des outils qu’il conçoit lui-même, actionnés à la main. Pour lui, le processus de création compte autant que l’œuvre achevée : ouvert, collectif, visible.
Il développe ses propres techniques, fabrique souvent ses matériaux, et s’adapte à l’espace comme un bricoleur : avec une attention aiguë au moment présent, au lieu, aux possibles qu’il recèle.
Ses installations, à la fois ludiques et poétiques, éveillent l’imagination et appellent à l’interaction. Celle-ci ne fait pas exception : elle prend forme sur place, dans un dialogue constant avec l’architecture et les gestes de celles et ceux qui la construisent.
Prenez le temps d’un détour estival dans le cœur battant de Bozar. Laissez-vous entraîner par cette œuvre en mouvement, observez, ralentissez, pivotez doucement avec elle. Du 27 juin au 31 août à Bozar.