Des dessins détaillés à l’extrême
En ces temps de Covid-19, personne n’est épargné par les restrictions aux déplacements, pas même les œuvres d’art. Impossible donc de rassembler d’un coup de baguette magique ces 18 artefacts, éparpillés dans des collections des quatre coins du monde. Et aller sur place pour les étudier et en documenter les moindres détails aurait coûté énormément d’argent. Les seules ressources dont Lunaus disposait, c’était le catalogue d’exposition de 2010 – avec des photos des œuvres et leurs dimensions – et les photos et vidéos de l’expo organisée à l’époque à Bozar. Lunaus a très rapidement sollicité l’aide de Camille Lemoine, dessinatrice archéologique. Celle-ci s’est basée sur le matériel photo et vidéo disponible pour reproduire sur papier les œuvres dans leurs moindres détails, allant jusqu’à consacrer parfois 15 heures à un seul dessin. Ce travail terminé, Lunaus disposait dès lors d’une excellente vision des détails les plus infimes et de la structure des 18 artefacts. La deuxième étape pouvait commencer.

Du dessin à la 3D
Alors que les dessins rendent compte des moindres détails, les photos permettent de mieux appréhender la structure. Lunaus a donc utilisé ces deux « outils » pour donner forme et volume aux différents objets 3D et les modéliser. En s’aidant des dimensions indiquées dans le catalogue, les dessinateurs 3D sont progressivement arrivés au résultat souhaité. L’étape la plus complexe allait commencer : parvenir à restituer la texture et l’état de conservation des matériaux. L’objectif ultime ? Parvenir à une image en tous points identique à la réalité. Une tâche d’autant plus difficile que la réalité est parfois imparfaite. Prenons par exemple l’image en 3D du Chaman par exemple – que vous voyez en haut de l’article. Elle était au départ trop parfaite, trop léchée. Il a aussi fallu saisir les moindres éraflures et autres imperfections, et donner l’impression que les vêtements avaient déjà été portés. Cela étant fait, les œuvres étaient désormais prêtes à trouver leur place dans les salles d’exposition.

La touche finale
Une fois les objets dessinés et modélisés, la dernière étape consiste à les intégrer dans une expérience en ligne. Lunaus a ici modélisé en 3D les salles d’exposition et disposé les 18 objets en 3D de A Passage to Asia, dans une scénographie spécialement conçue pour le virtuel. Une attention particulière a été apportée à l’éclairage pour un parfait rendu de l’ombre. Créer une ambiance virtuelle implique de procéder par essais et erreurs, jusqu’au moment où toutes les salles baignent dans une même atmosphère et forment un ensemble en parfaite harmonie. La dernière étape a été l’ajout d’informations supplémentaires. En cliquant sur les icônes, le « visiteur » a accès à des informations supplémentaires : audio, vidéo, texte ou photo. Il peut aussi cliquer sur les objets ou le titre. Il se promène et explore l’exposition à 360°, s’arrête devant telle ou telle œuvre qui retient son attention. Il lit, observe et écoute selon ses envies, à son propre rythme.

Accélération du virtuel
À force de télétravailler, nous sommes tous devenus des petits spécialistes des technologies. Nos contacts avec nos amis, mais aussi notre temps libre se déclinent de plus en plus en mode virtuel. Aujourd’hui, tout le monde peut visiter une exposition et examiner une œuvre à la loupe sans craindre d’en déclencher l’alarme. Nous pouvons ainsi découvrir les détails les plus minuscules ou des imperfections invisibles. Qui plus est, le virtuel conserve aujourd’hui toutes les expos pour le futur ; elles ne tomberont ainsi plus dans l’oubli. Suite au Covid-19, le concept même de l’expo virtuelle a gagné du terrain comme jamais, alors qu’il ne date pas d’hier. L’occasion idéale pour Bozar de l’utiliser de manière optimale en ces temps étranges.
Curieux de découvrir d’un clic de souris le résultat de ce processus ? Tout savoir ici.
Dans le passé, Lunaus a déjà numérisé en 3D nombre de nos expos. Vous pouvez encore les visiter aujourd’hui de manière virtuelle sur cette page !