Roger Raveel Optocht kunstberg 1990

Publié le - Lotte Poté

Roger Raveel est partout: Peintures-manifestes monumentales

L’art de Roger Raveel est solidement ancré dans la réalité. L’artiste cherchait inlassablement à resserrer le lien entre l’art et la vie. Et ce, de toutes les manières possibles et imaginables. Il réalisait parfois des peintures-manifestes si grandes qu’il était impossible de passer à côté – au propre comme au figuré. Venez découvrir Raveel de plus près et faites connaissance avec ses œuvres monumentales dans l’espace public de notre capitale.

Raveel Caroline Lessire

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Tout sur Roger Raveel

Roger Raveel, Ensor : Vive La Sociale, 1976, Merode
Roger Raveel, Ensor : Vive La Sociale, 1976, Merode

La galerie souterraine

Peut-être l’ignoriez-vous, mais le métro bruxellois abrite les œuvres de toute une série d’artistes, dont Raoul de Keyser et Stephan Vanfleteren. Vive la Sociale (1976) de Roger Raveel, exposée dans la station de Mérode, est peut-être bien l’une des pièces les plus remarquables de ce musée vivant. Cette fresque monumentale est visible à quelques arrêts seulement de Bruxelles-Central. Qu’ils le veuillent ou non, impossible pour les nombreux passants de ne pas remarquer cette œuvre, qui absorbe complètement la réalité. On y découvre notamment les influences de deux autres grands maîtres belges, James Ensor et Jan Van Eyck.

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Roger Raveel, A Terrible, Beautiful Life, 1965, Unibreda nv © Raveel – MDM. Photo: Peter Claeys

La terriblement belle vie

En longeant le Palais des Beaux-Arts sur la rue Royale, vous découvrirez deux reproductions de peintures monumentales de Raveel. Les œuvres originales sont visibles dans l’exposition. De par sa monumentalité, La terriblement belle vie sort de son cadre et envahit la réalité. Raveel a insufflé de la vie dans ce tableau non seulement à travers ses dimensions, mais aussi par sa conception. L’expression « insuffler vie » est à prendre au sens littéral puisqu’en 1965, il avait installé deux canaris vivants dans la cage.

Roger Raveel, Schilderijenoptocht
Roger Raveel, The Parade of Paintings from 1978 in Machelen, 1978, Collection Museum Arnhem © Raveel – MDM. Photo: Peter Claeys

Un cortège de peintures

L’autre reproduction grandeur nature porte un titre approprié : Le cortège de peintures de 1978 de Machelen-sur-Lys. Il s’agit d’une performance imaginaire sur toile. Tout comme l’œuvre exposée à Mérode, celle-ci est un clin-d’œil à l’une des sources d’inspiration de Raveel : Piet Mondriaan. Si vous observez bien, vous verrez aussi parmi toutes les peintures contemporaines représentées une référence à une œuvre mythique de l’histoire de l’art : le fameux Baiser de Judas de Giotto.

Roger Raveel, The Meaning of Nonsense, 1990, Archives Luc Levrau © Rony Heirman, Tim Heirman
Roger Raveel, The Meaning of Nonsense, 1990, Archives Luc Levrau © Rony Heirman, Tim Heirman

Le vrai cortège

En 1990, la machine – ou plutôt : la penderie – s’est mise en marche. Raveel est descendu dans la rue avec une penderie peinte et montée sur roues et a dévalé le Mont des Arts, à Bruxelles, du Palais des Beaux-Arts à la Grand-Place. La performance avait pour but de commémorer le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale et a été baptisée Le sens du non-sens. Un temps fort dans la carrière de Raveel, dont l’art était ainsi complètement sorti du cadre de la toile.

Vous pouvez découvrir Roger Raveel, une rétrospective jusqu’au 21 juillet à Bozar.