Le Père Sauvage
30 Juin'25
- 19:00
Salle Henry Le Bœuf

Le Père Sauvage
Prologue – Chronicles for A Revolution
I. Angor
II. Timor
III. Citus
1. Cam - Fe
2. 3Z
IV. Interlude
V. Caligo
3. Mu - Twa
4. Yorgo
VI. Interlude
VII. Chaconne
VIII. Severus
Epilogue – Excuse Me While I Change My Tongue
Concert sans pause
Durée : 90’
Coproduction : Bozar, Twenty Nine Studio & Production
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Sabam
À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, l’artiste Sammy Baloji propose, en collaboration avec Bozar, une soirée musicale inspirée du scénario non réalisé Il padre selvaggio de Pier Paolo Pasolini.
Écrit en 1962, ce récit s’appuie sur des faits historiques marquants ayant secoué la République du Congo (aujourd’hui République démocratique du Congo) dans les premières années de sa souveraineté. Il fait notamment référence à l’assassinat de Patrice Lumumba, au tribalisme massif après l'indépendance et au massacre des soldats italiens de l’ONU à Kindu par des militaires congolais. Dans ce texte, Pasolini évoque la sortie de la colonisation vers l’indépendance congolaise. Il explore les tribulations du Congo à travers la rencontre entre un jeune enseignant italien idéaliste et Davidson, un élève congolais.
Au lendemain de l’indépendance, un jeune instituteur débarque dans une bourgade avec mille idées dans la poche. Malgré ses connaissances livresques sur l’Afrique, il espère éveiller les élèves à une prise de conscience grâce à une pédagogie progressiste. Le personnage de l’enseignant (c’est-à-dire du père) reconduit, depuis son lieu d’énonciation, un discours occidental, malgré sa bonne volonté. Les élèves, sous l’influence de l’enseignement colonial et enracinés dans les traditions ancestrales, manifestent peu d’intérêt. Le malaise est plus palpable chez Davidson, un collégien chez qui la tentative de concilier les préceptes de l’enseignant et les valeurs présupposées de son clan se révèle impossible. Personnage complexe, Davidson fait de la poésie un langage d’indocilité, ouvrant un espace de rébellion silencieuse.
Le film ne vit jamais le jour, en partie à cause des démêlés de Pasolini avec l’Église catholique et l’État italien, liés aux accusations de blasphème autour de son film La Ricotta. Le scénario, publié plus tard dans les années 1970, est dédié symboliquement à ces deux figures d’autorité : l’État et l’Église. Dans l’interprétation qu’en fait Sammy Baloji, cette adresse critique joue sur l’image du "Père", qu’il soit politique, religieux ou culturel et soulève une réflexion sur les différentes formes de pouvoir paternaliste, qu’elles relèvent du père biologique, du missionnaire ou du colonisateur.
Trois univers musicaux
Lors de cette soirée, Sammy Baloji développe l’univers musical et poétique du manuscrit de Pasolini, dans une perspective contemporaine et congolaise. Un mémento poétique du K(C)ongo propose cette exploration musicale inédite autour du dialogue de trois créations musicales originales.
La première pièce est signée par le compositeur polonais basé à Bruxelles, Szymon Brzóska, dont le travail navigue entre musique classique contemporaine et composition pour le spectacle vivant et le cinéma. Sa création originale s’inspire du roman Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad qui interroge la sauvagerie humaine, la cupidité coloniale, et l’horreur qui engendre le racisme.
Écrivain d’origine polonaise, le récit de Conrad a nourri et façonné l’imaginaire autour de la violence coloniale au Congo - une veine reprise notamment dans le film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Szymon Brzóska s’appuie aussi sur la musique de Johann Sebastian Bach, convoquée dans le scénario de Pasolini comme contrepoint lyrique à des scènes de grande violence (massacres, exécution à la machette). Cette proposition musicale, traverse les tensions et contrastes chers à Pasolini (musique classique vs. violence coloniale, chants congolais vs. aliénation religieuse) et tisse un dialogue entre ces références et les réalités actuelles, notamment celles de l’exploitation minière artisanale et des conflits qu’elle alimente. Bien qu’il ne soit jamais allé au Congo, Szymon Brzóska nourrit sa partition à travers de riches échanges avec Sammy Baloji. Sa partition traversée par les échos de Bach, tisse ainsi un réseau de résonance entre les violences du passé colonial et les enjeux du présent – une lecture que Sammy Baloji relie à la question de l’extraction des ressources, au cœur de sa propre démarche.
La seconde création est composée par le musicien congolais Pytshens Kambilo, basé à Paris. Inspirée du répertoire de la rumba congolaise des années post-1974, cette création explore cette part populaire de la musique congolaise, ancrée dans la vie urbaine et vectrice de libération. Le travail mené avec Pyshens Kambilo puise dans cette époque marquée par l’élan panafricain et par les échanges musicaux entre artistes afro-américains et congolais. L’année 1974, moment clé, voit se tenir à Kinshasa le combat de boxe entre Mohamed Ali et George Foreman, précédé d’un festival musical majeur, organisé par le régime de Mobutu. Ce festival réunit sur scène des figures emblématiques comme Miriam Makeba, B.B. King ou James Brown, dans une communion symbolique entre le continent africain et ses diasporas. Cette rencontre entre les descendants des esclaves retournant sur le continent et la musique locale, nourrit en profondeur la scène musicale congolaise. À partir de 1975, la rumba évolue et s’enrichit de cuivres et de résonance transatlantique. Cette nouvelle vibration devient ici l’incarnation musicale du jeune héros de Pasolini, Davidson. Elle traduit son impulsion vitale, son mouvement intérieur et sa quête d’émancipation.
Enfin, le troisième artiste invité est le jamaïcain Satch Hoyt qui a longtemps vécu à Brooklyn et vit aujourd’hui à Berlin. Son travail sonore explore les circulations historiques et imaginaires des populations noires à travers l’Atlantique, dans une démarche de réactivation de la mémoire des diasporas africaines. Il développe depuis plusieurs années une recherche sur les instruments africains conservés dans les réserves des musées occidentaux. À Londres, au British Museum, ou à Tervuren, il accède à ces artefacts restés silencieux, entreposés, extraits de leur contexte d’origine. Satch Hoyt leur redonne vie : il les fait jouer à nouveau, les enregistre, puis les sample dans son studio. À partir de ces sons, il compose des cartographies sonores, retraçant les voyages historiques et fantastiques des Noirs de l'Atlantique, transformant ces instruments muséifiés en vecteurs d’une mémoire vivante et vibrante. Sa composition entre en écho avec les poèmes présents dans le scénario de Pasolini.
Ces trois compositions dialoguent ensemble dans l’espace de Bozar, en résonance avec son architecture, transformée pour l’occasion en un lieu d’écoute, de confrontation et de mémoire active. Le son devient ici langage, archive, et forme de présence poétique. L'événement devient alors un espace de résonance, de recherche et d’expérimentation où l’archive rencontre le présent, où la mémoire postcoloniale dialogue avec les aspirations d’aujourd’hui : une manière d’entrer dans le passé à partir du présent, en vue d’un futur, pour interroger à travers le son ce que signifie encore aujourd’hui sortir de la colonisation.
K(C)ongo
C’est dans cet entrelacs de tensions et de couches historiques que Sammy Baloji imagine cette soirée de célébration du 65ème anniversaire de l’indépendance du Congo, dans une perspective résolument tournée vers l’avenir. Le titre Un mémento poétique du K(C)ongo en porte clairement l’intention. L’usage du mot Congo avec un K, accompagné du C entre parenthèses, est à ce titre un choix pleinement intentionnel : il ne s’agit pas de considérer la conférence de Berlin de 1885 comme point de départ du Congo. Cette date ne marque pas une origine, bien que la colonisation ait toujours véhiculé l’idée d’apporter la civilisation. Des civilisations préexistantes ont laissé leurs empreintes, des récits, des histoires bien avant l’arrivée de la Belgique. Parmi elles, l’Empire du Kongo, les royaumes Kuba ou Luba. Le Congo avec un C renvoie ainsi à une construction coloniale. D’où cette mise en parenthèses : une manière de mettre à distance, de questionner l’imposition d’un récit historique. Le K, au contraire, renvoie à ce qui précède, un espace-temps situé avant la colonisation. Mais cette parenthèse n’est pas qu’un retour en arrière : elle devient aussi un point de projection, dans une démarche qui articule passé, présent et futur. À partir de là, se pose la question : quel Congo pour demain ?
« Dans cette réflexion, la langue joue un rôle symbolique. En lingala, un même mot – lobí – désigne à la fois hier et demain. Tout dépend de la manière dont on le place dans la phrase. Cela invite à penser le temps autrement : le seul moment où l’on peut conjuguer le passé et le futur, c’est le présent. C’est là où on est vivant, où l’on peut créer, transformer et transmettre. C’est à partir du présent qu’on travaille avec les archives. On ne peut pas retourner dans le passé – sauf à inventer une machine à téléporter, et on ne l’a pas encore. Il n’y a donc pas de passé sans futur, pas de futur sans passé, et pas de présent sans les deux. Car un présent sans passé ni futur serait un présent amnésique, sans profondeur. Cette soirée parle de tout cela et devient un moment de commémoration. Commémorer, c’est faire un état des lieux : penser aux guerres, à la situation politique, à l’économie, à la santé. C’est prendre le temps de regarder où nous en sommes. C’est ce que cette soirée cherche à offrir et c’est par la musique que cette mémoire s’élève. » - Sammy Baloji
« Ce n’est que par le relai de l’histoire qu’il est possible d’expliquer ce qui s’est passé avant elle, devant elle, pour autant que cela dépende de nous. » Extrait de Il Padre Selvaggio de Pier Paolo Pasolini - avec l'aimable autorisation de Matteo Cerami et Graziella Chiarcossi
La scénographie
La représentation se tiendra dans la salle Henri Le Bœuf, dont l’architecture à la croisée de l’art nouveau et de l’art déco conçue par Victor Horta, a été réalisée grâce aux ressources naturelles et culturelles du Congo. L’intervention scénographique de Sammy Baloji rappelle ce lien entre le bâtiment et la colonisation, par le biais d’un travail sur des textiles.
L’exubérance des lignes naturelles et des scènes exotiques, qui a valu à l’Art nouveau le surnom populaire de Style Congo, devait laisser place à la géométrie. Pour la salle de concert Henry Le Bœuf, Horta a opté pour un mouvement ondulatoire raffiné où l’on perçoit encore subtilement l’empreinte de l’Art nouveau. Les espaces d’exposition, quant à eux, ont été conçus avec des lignes épurées, conformément à la conviction de Horta selon laquelle l’art est linéaire, tandis que la musique ne l’est pas.
Le concept scénographique imaginé pour cette soirée musicale vise à accentuer cette architecture particulière tout en introduisant les arts visuels au sein de la salle de concert, au moyen d’une ligne droite radicale.
L’élément principal de la scénographie est un voile textile sur lequel est imprimée une photographie extraite du film L’Arbre de l’Authenticité de Sammy Baloji, représentant la forêt tropicale de Yangambi, en République démocratique du Congo. Cette image scinde la scène principale de la salle Henry Le Bœuf en deux parties dans le sens de la longueur, le textile recouvrant la totalité de la surface scénique telle une ligne nette au cœur des vagues d’Horta. Le voile textile sert également de séparation entre les musicien·ne·s de la composition de Szymon Brzóska - placé·e·s derrière le voile, des musicien·ne·s de la création de Pythsens Kambilo. Par le biais de contrastes lumineux et obscurs, le voile est tantôt semi-transparent lorsqu’il n’est pas directement éclairé (l’arrière-plan et les musicien·ne·s deviennent alors visibles), tantôt opaque révélant l’image de la forêt, cet espace ancestral, millénaire, peuplé d’arbres vieux de plusieurs siècles, où réside « l’arbre de l’authenticité » qui observe et transmet les récits de celles et ceux ayant arpenté ces territoires. Cette forêt renvoie aussi à l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Elle incarne cette tension entre mémoire, nature et avenir.
Un second élément est un voile textile similaire, mais de dimensions plus modestes, cette fois imprimé d’une photographie issue de la série Kolwezi (2011) de Sammy Baloji, représentant la terre rouge des mines de cuivre et de cobalt, cet espace de l’extraction, de la violence économique. Cette toile est placée devant la Loge royale, où se déroule la performance musicale de l’artiste Satch Hoyt. Là encore, la lumière sculpte l’espace faisant tour à tour surgir le musicien ou l’image. Ces deux types de voiles, en plus de dialoguer avec l’architecture, jouent sur les notions de révélation et de dissimulation d’Histoires et de pans du passé congolais.
Le travail lumineux s’inspire par ailleurs de certaines scènes du manuscrit de Pasolini, conçues comme des tableaux cubistes. La scénographie joue sur un éclairage contrasté qui met en tension matières, formes et couleurs : le rose pourpre, pur mais inquiétant, presque toxique imprègne l’espace. La lumière est pensée dans ses aspects extrêmes, presque psychédéliques, traduisant une tension constante, à l’image de la contamination persistante des espaces toxiques traversés par le jeune héros Davidson dans sa crise identitaire.
La conception des costumes s’inscrit dans cette même dynamique de tension et de flamboyance, mêlant des références emblématiques des années 70 : l’esthétique subversive de cinéastes tels que Lindsay Anderson, Stanley Kubrick ou Émile Degelin ; les couleurs vives et l’éclat scintillant, symboles du cri de liberté et d’émancipation des débuts la disco et l’élégance codée et affirmée des habits de scène du TP OK Jazz.
Cet évènement musical interroge les motifs et les maux du récit de Pasolini, encore présents dans la société congolaise. La convoitise des ressources minières, l’impact de l’extraction ainsi que la fragmentation du tissu social par des conflits ethniques restent d’actualité.
Sammy Baloji
direction artistique
L’artiste Sammy Baloji (né en 1978 à Lubumbashi) vit et travaille entre Lubumbashi et Bruxelles. Depuis 2005, il explore la mémoire et l’histoire de la RD Congo. Son travail est une recherche continue sur le patrimoine culturel, architectural et industriel du Katanga, ainsi qu’une remise en question de l’impact de la colonisation belge. Son utilisation des archives lui permet de manipuler le temps et l’espace, comparant les anciens récits coloniaux aux impérialismes économiques contemporains. Ses œuvres vidéo, installations et photographiques soulignent comment les identités sont façonnées, transformées, perverties, réinventées. Il a co-fondé Picha en 2008, l'organisation à l'origine de la Biennale de Lubumbashi.
Satch Hoyt
compositeur & performance
Satch Hoyt (° 1957), artiste jamaïco-britannique basé à Berlin, explore la mémoire sonore de la diaspora africaine. Son œuvre protéiforme - sculptures, installations et performances sonores, peintures fonctionnant comme des cartographies ou partitions graphiques, – s’articule autour du concept du Eternal Afro-Sonic Signifier, réseau mnésique sonore né de la traversée du Middle Passage. Il se concentre sur deux projets majeurs : Afro-Sonic Mapping et Un-Muting Sonic Restitutions, qui réactivent une mémoire collective dispersée, à travers l’espace, le temps et le son. Musicien accompli, il a collaboré avec Grace Jones, Louise Bourgeois et Stomu Yamashta. Flûtiste-percussionniste dans Burnt Sugar the Arkestra Chamber depuis 2001, il signe l’album Un-Muting Beyond Misspelt Borders (Juillet 2025).
Szymon Brzóska
compositeur
Szymon Brzóska (° 1981) est un compositeur bruxellois d'origine polonaise diplômé de l'Académie de musique de Poznań (Pologne) et du Conservatoire Royal Flamand d'Anvers où il a étudié avec des compositeurs tels que Mirosław Bukowski et Luc Van Hove. Le travail de Szymon Brzóska explore la synergie entre la musique, le mouvement et l'image. Il a travaillé avec de nombreux chorégraphes (Sidi Larbi Cherkaoui, David Dawson, Maria Pages, Vladimir Malakhov, Yabin Wang), des orchestres et des ensembles (Sächsische Staatskapelle Dresden, Het Balletorkest, Musiques Nouvelles), des solistes (Patrizia Bovi, Barbara Drazkov, Fernando Marzan) et des compagnies de danse (Het Nationale Ballet, Göteborgs Operans Danskompani, Semperoper Ballett, Cedar Lake Company, Eastman).
Pytshens Kambilo
compositeur & guitare
Pytshens Kambilo, guitariste, chanteur, auteur-compositeur et interprète, né à Kinshasa au Zaïre en 1977, s’est forgé une identité musicale singulière après avoir accompagné de grands noms de la scène congolaise et internationale. Installé entre la France et la RD Congo, il a quatre albums solos à son actif (Kobanga te !,Toloba Vérité, Ndoa et Silikoti). Naviguant entre rumba, ndombolo, jazz et rock, il invente le « Ndoa », une langue qui sublime son univers sonore, au-delà du lingala ou du français. Passionné par la transmission, il enseigne et transcrit la musique congolaise en notation classique et tablature jazz. Son travail explore les croisements entre tradition et création contemporaine.
performance
Satch Hoyt
*
violoncelle
Maria Kulowska
trompette
Laurent Blondiau
percussions
Louison Renault
piano, harmonium
Barbara Drazkov
*
guitare
Pytshens Kambilo
basse
Sam Saloom
saxophone
Florence Kraus
trompette
Julie Varlet
trombone
Gabrielle Rachel
batterie
Carlos Gbaguidi
Sammy Baloji, direction artistique
Minne De Meyer Engelbeen, scénographie
Benoît De Leersnyder, conseil artistique
Philippe Demeestere, conception lumière
Leen Stoffels, conception costumes
Gabriel Séverin, ingénieur du son
Juliette Hourçourigaray & Marek Szponik, production Twenty Nine Studio & Production
*
Christophe Slagmuylder, CEO & Artistic Director Bozar
Aurore Aubouin, Head of Music, Strategy, Artistic Planning and Production Bozar
Jeroen Vanacker, Head of Music, Strategy and Programming Bozar
Anton Vanderhasselt, programmateur musique global & electronic à Bozar
Sam De Ley, chargé de production à Bozar
Èlia Casals Alsina & Jeremy Callier, chargé de production à Bozar
Nous remercions toute l’équipe de Bozar Music pour les efforts qu’elle a déployés afin de
donner vie à cette production.
*
Un grand merci à : Elena Akilo, Matteo Cerami & Graziella Chiarcossi,
Rémi Gérard, Henriette Gillerot, Walid Jaafria, Rosa Spaliviero, Wannes Wouters,
Defise Fondation
Bozar Maecenas
Monsieur et Madame Bertrand Ferrier • Barones Michèle Galle-Sioen • Monsieur et Madame Laurent Legein • Madame Heike Müller • Monsieur et Madame Dominique Peninon • Monsieur et Madame Antoine Winckler • Chevalier Godefroid de Wouters d'Oplinter
Bozar Honorary Patrons
Comte Etienne Davignon • Madame Léo Goldschmidt
Bozar Patrons
Monsieur et Madame Charles Adriaenssen • Madame Marie-Louise Angenent • Comtesse Laurence d'Aramon • Monsieur Jean-François Bellis • Baron et Baronne Berghmans • De heer Stefaan Bettens • Monsieur Philippe Bioul • Mevrouw Roger Blanpain-Bruggeman • Madame Laurette Blondeel • Comte et Comtesse Boël • Monsieur et Madame Thierry Bouckaert • Monsieur Thierry Boutemy • Madame Anny Cailloux • Madame Valérie Cardon de Lichtbuer • Madame Catherine Carniaux • Madame Paloma Castro Martinez de Tejada • Prince et Princesse de Chimay • Monsieur Jim Cloos et Madame Véronique Arnault • Mevrouw Chris Cooleman • Monsieur et Madame Jean Courtin • Monsieur et Madame Denis Dalibot • Madame Bernard Darty • Monsieur Jimmy Davignon • De heer en mevrouw Philippe De Baere • Monsieur Nicolas De Coster et Madame Stéphanie Donnez • De heer Frederic Depoortere en mevrouw Ingrid Rossi • Monsieur Edouard Derom • Monsieur Patrick Derom • Madame Louise Descamps • Monsieur Amand-Benoit D'Hondt • De heer Bernard Dubois • Mevrouw Sylvie Dubois • Madame Claudine Duvivier • Madame Dominique Eickhoff • Baron et Baronne William Frère • De heer Frederick Gordts • Baron et Baronne Pierre Gurdjian • De heer en mevrouw Philippe en Martine Haspeslagh - Van den Poel • Madame Susanne Hinrichs et Monsieur Peter Klein • Monsieur Jean-Pierre Hoa • De heer Xavier Hufkens • Madame Bonno H. Hylkema • Madame Fernand Jacquet • Baron Edouard Janssen • Madame Elisabeth Jongen • Monsieur et Madame Jean-Louis Joris • Monsieur et Madame Adnan Kandyoti • Monsieur Sander Kashiva • Monsieur Sam Kestens • Monsieur et Madame Klaus Körner • Madame Marleen Lammerant • Monsieur Pierre Lebeau • Monsieur et Madame François Legein • Monsieur et Madame Charles-Henri Lehideux • Madame Gérald Leprince Jungbluth • Monsieur Xavier Letizia • Monsieur Bruno van Lierde • Monsieur et Madame Clive Llewellyn • Monsieur et Madame Thierry Lorang • Madame Olga Machiels-Osterrieth • De heer Peter Maenhout • De heer en mevrouw Jean-Pierre en Ine Mariën • De heer en mevrouw Frederic Martens • Monsieur Yves-Loïc Martin • Monsieur et Madame Dominique Mathieu-Defforey • De heer en mevrouw Frank Monstrey (urbion) • Madame Philippine de Montalembert • Madame Nelson • Monsieur Laurent Pampfer • Famille Philippson • Monsieur Gérard Philippson • Madame Lucia Recalde Langarica • Monsieur Bernard Respaut • De heer en mevrouw Guy en Martine Reyniers • Madame Fabienne Richard • Madame Elisabetta Righini et Monsieur Craig Finch • Monsieur et Madame Frédéric Samama • Monsieur Grégoire Schöller • Monsieur et Madame Philippe Schöller • Monsieur et Madame Hans C. Schwab • Monsieur et Madame Tommaso Setari • Monsieur et Madame Olivier Solanet • Monsieur Eric Speeckaert • Monsieur Jean-Charles Speeckaert • Vicomte Philippe de Spoelberch et Madame Daphné Lippitt • Madame Anne-Véronique Stainier • Monsieur Didier Staquet et Madame Lidia Zabinski • De heer Karl Stas • Monsieur et Madame Philippe Stoclet • Monsieur Nikolaus Tacke et Madame Astrid Cuylits • De heer en mevrouw Coen Teulings • Monsieur et Madame Philippe Tournay • Monsieur Jean-Christophe Troussel • Dr. Philippe Uytterhaegen • Monsieur et Madame Xavier Van Campenhout • De heer Marc Vandecandelaere • De heer Alexander Vandenbergen •Mevrouw Barbara Van Der Wee en de heer Paul Lievevrouw • De heer Koen Van Loo • De heer en mevrouw Anton Van Rossum • De heer Johan Van Wassenhove • Monsieur et Madame Michel Wajs-Golschmidt • Monsieur et Madame Albert Wastiaux • Monsieur Luc Willame • Monsieur et Madame Bernard Woronoff • Madame Danuta Zedzian • Monsieur et Madame Jacques Zucker
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Bozar Young Circle
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