Publié le

Flûte à bec, mon amour

À seulement 20 ans, la flûtiste néerlandaise Lucie Horsch s’est vu décerner le Nederlandse Muziekprijs, la plus prestigieuse récompense nationale attribuée à un musicien classique. Instrumentiste précoce, fille de violoncellistes professionnels, Horsch démontre un talent hors norme pour la flûte à bec. Forte d’une technique invraisemblable et d’une musicalité nourrie d’humilité, elle exploite les innombrables propriétés de cet instrument trop souvent sous-estimé. Après nous avoir régalé en décembre aux côtés du violoniste Théotime Langlois de Zwarte, le luthiste et théorbiste désormais incontournable Thomas Dunford se joint à cette ECHO Rising Star 2021-2022 – élue conjointement par le Concertgebouw Amsterdam et la Philharmonie de Cologne – pour vous offrir un concert de dimanche matin plein de promesses.

Cet article s'intègre dans le cadre de

Bozar Next Generation : 25 ans

La flûte à bec souffre de son image d’instrument didactique associé au cours de musique obligatoire de l’enseignement général. Qu'est-ce qui vous a attiré vers elle ?

Heureusement, je n’ai jamais eu de préjugés contre mon propre instrument puisque je n’ai pas été obligé d’en jouer à l’école. J’ai choisi la flûte à bec parce que j’avais entendu deux camarades de classe en jouer et, dès les premières leçons, j’ai été fascinée par l’instrument. Il faut dire aussi que cela me changeait du violoncelle, mes parents étant tous deux violoncellistes professionnels. Dès le début, j’ai été inspirée par la polyvalence de la flûte à bec, les nombreux types et tailles sur lesquels il faut apprendre à jouer, ainsi que l’étendue du répertoire ancien et contemporain à disposition.

Qu'est-ce que cela vous fait d’être nommée Rising Star ?

C’est fantastique de pouvoir jouer cette saison dans tant de belles salles de concert grâce à la tournée ECHO. J’y vois l’occasion de me produire en tant que musicienne dans des programmes aussi polyvalents que surprenants.

Dans quel programme nous entraînez-vous lors de votre récital ?

La combinaison des musiques anciennes et contemporaines est essentielle à la flûte à bec ; elle est donc présente dans ce programme. Je tente d’y présenter autant de timbres que possible. Avec Thomas [Dunford], nous interprétons certains de nos morceaux « signature », tels que nos propres arrangements de la Suite pour luth de Bach, Le rossignol en amour de Couperin et Les folies d’Espagne de Marin Marais. Vous pourrez aussi entendre nos instruments individuellement, notamment dans Arteria, œuvre que la compositrice finlandaise Lotta Wennäkoski m’a spécialement dédiée.

 

Quel effet cela fait-il de jouer avec une star de la musique ancienne comme Thomas Dunford ?

Thomas et moi jouons régulièrement ensemble depuis 5 ans déjà, mais notre collaboration reste toujours très inspirante pour moi. Thomas est un musicien spontané, nos récitals donnent toujours lieu à de l’inattendu. La combinaison du luth et de la flûte à bec fonctionne bien, car les deux instruments sonnent directement et permettent de réagir instantanément, tout en recèlent une diversité de sonorités.

Quel rêve chérissez-vous le plus ?

Mon plus grand rêve est d’être une musicienne polyvalente et de continuer à me mettre au défi. Cette année, je commence un master en piano-forte et un autre en chant. je pense que toutes ces différentes facettes constituent ma personnalité musicale. Mon rêve est de continuer à partager la musique avec un large public, non seulement d’être active en tant que musicienne interprète, mais aussi de développer des projets, de diriger, seule ou ensemble, mon propre festival et de pouvoir avoir une influence sur les futures générations de musiciens.