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Le cor en beauté

Rencontre avec Ben Goldscheider

Pour son récital à Bozar, le corniste britannique Ben Goldscheider, élu Rising Star '21-'22 par le Barbican Centre de Londres, vous propose quelques chefs-d’œuvre, actuels et récents, de pièces pour cor seul ou avec piano.

Cet article s'intègre dans le cadre de

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Pourquoi avez-vous choisi de jouer du cor ?

À l'âge de six ans, quand j’ai commencé le violoncelle, on m’a diagnostiqué une bronchectasie, une maladie pulmonaire. Mes parents, ainsi que les médecins, ont estimé que ce serait une bonne idée de me faire apprendre un cuivre, pour améliorer ma capacité respiratoire !

 

Étiez-vous un enfant différent des autres?

Je ne pense pas. J'aimais beaucoup le sport, en particulier le football et le tennis. Au départ, je ne pratiquais pas mon instrument et la musique avec autant d’enthousiasme et de passion qu’aujourd’hui. Et puis, à un certain moment, j’ai modifié certaines choses dans ma vie, tout à fait délibérément, afin de me consacrer pleinement à la musique.  

 

Pourriez-vous nous présenter brièvement le programme de votre récital ?  

Le programme que je présente à Bozar aborde le cor romantique à travers un kaléidoscope en quelque sorte. Je jouerai pour commencer l’Air, pour cor solo, de Jörg Widmann, une pièce fascinante pour cor seul qui explore et repousse les limites de la virtuosité de l’instrument, tout en restant « connecté » avec l’élément clé de production sonore du cor : l’air. Le récital se termine avec la Sonate pour cor en mi bémol de York Bowen, dont la façon de faire rayonner les harmonies lui a valu le surnom du « Rachmaninov anglais ». Dans ce récital, il était donc logique que je présente une œuvre du maître russe, et je pense d’ailleurs que le cor magnifie vraiment le mouvement lent de sa sonate pour violoncelle en sol mineur. La pièce de Roxanna Panufnik est aussi d’un grand romantisme. La compositrice a elle-même réécrit trois de ses chansons pour en faire trois sonnets qui mettent bien en avant la nature expressive et vocale du cor. 

 

Vous avez été nommé Rising Star. Quel effet cela vous fait-il ?  

C'est pour moi un grand honneur d'avoir été nommé « ECHO Rising Star » par le Barbican Centre. La série de récitals que je m’apprête à donner est tout à fait remarquable et je me sens extrêmement privilégié de pouvoir représenter mon instrument dans toutes ces magnifiques salles ! Sans cette nomination, commander une pièce à Mark Simpson aurait par ailleurs été impensable et je suis sûr que son nocturne est appelé à devenir une œuvre majeure du répertoire pour cor dans les années à venir. 

 

Quel est votre plaisir coupable ?

J'adore la nourriture ! Une des choses qui m’intéresse le plus quand je voyage, c’est de découvrir (de préférence grâce à des « locaux ») les meilleurs endroits pour manger. Savourer un bon repas entre collègues ou entre amis après un concert est toujours un moment agréable. 

 

Quel est votre plus grand rêve ?

Sur le plan musical, je rêve de promouvoir et de faire reconnaître le cor en tant qu’instrument solo, pour qu’il soit régulièrement mis à l’honneur dans des concerts, comme ceux de la série ECHO Rising Stars. Je suis évidemment partial mais j’espère qu’un jour le public partagera mon avis.