Roger Raveel, Schilderijenoptocht

Publié le - Lotte Poté

Le langage visuel unique de Roger Raveel : 5 symboles déchiffrés

Des miroirs, des carrés, de mystérieux personnages à rayures : autant de représentations qui différencient radicalement l’œuvre de Roger Raveel de celle de ses contemporains. Certains éléments sont à ce point récurrents dans ses tableaux qu’ils en deviennent presque la matière même et la signature du style caractéristique de l’artiste. Faisons connaissance avec le langage visuel de Roger Raveel.

Raveel Caroline Lessire

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Tout sur Roger Raveel

Le carré

Une toile blanche ? Un canevas vide ? À partir des années 50, des carrés blancs et de couleur surgissent dans les peintures de Raveel. Ce symbole se prête à différentes interprétations, mais pour l’artiste, il s’agit avant tout de créer ainsi un contraste avec la nature. Car on ne s’attend habituellement pas à en voir dans la nature. Raveel y voit le symbole d’une sorte de « magie » exerçant son pouvoir sur la nature.

La charrette

La charrette à bras est un moyen de transport très apprécié à la campagne, là où Raveel vit et travaille. Il en a d’ailleurs exposé un exemplaire dans son jardin. Il y a accroché des roues de vélo pour lui donner un look moderne. D’abord élément parmi d’autres dans ses dessins et peintures, elle s’en est émancipée pour devenir aujourd’hui un objet tridimensionnel indépendant qui peut circuler librement dans l’espace, voire – plus qu’hypothétiquement – quitter nos salles d’exposition.

Roger Raveel, Cart to carry the sky, 1968, Flemish Community Collection / Roger Raveel Museum © Raveel – MDM. Photo: Peter Claeys
Roger Raveel, Cart to carry the sky, 1968, Flemish Community Collection / Roger Raveel Museum © Raveel – MDM. Photo: Peter Claeys

Le miroir

Les artistes ont toujours été fascinés par les possibilités du miroir, une invention du Moyen Âge. Songeons aux célèbres Époux Arnolfini de Jan Van Eyck. Le miroir est également un excellent moyen de faire entrer la réalité dans l’art. Avec ce miroir, Van Eyck nous donne l’illusion que les spectateurs que nous sommes peuvent entrer dans le tableau. Roger Raveel a travaillé avec un vrai miroir. Dans Charrette pour transporter le ciel, l’environnement et le spectateur voyagent ensemble ; la charrette les emmène avec elle.

N’est-ce pas dans un village de campagne que l’on perçoit le mieux l’infiltration de la vie moderne ?
- Roger Raveel

Le poteau en béton

La modernité s’immisce plus discrètement dans la ville qu’à la campagne, selon Raveel. Une station-service, le béton, les voitures passent pratiquement inaperçus dans l’environnement urbain. Dans son village natal de Machelen-aan-de-Lei, où il a vécu toute sa vie, Raveel a senti progressivement la modernité s’infiltrer. Ce qu’il montre clairement dans ses tableaux, avec ses poteaux en béton. Au fil de l’exposition, vous remarquerez que la scénographie s’est elle aussi inspirée des interventions en béton de Raveel.

Le personnage à rayures

Dernier motif récurrent typique de l’œuvre de Raveel, les personnages à rayures. À première vue, ils font songer à des petits bonhommes Michelin ou à des prisonniers en uniforme, mais quel est ici le message de Raveel ? À ce jour, on ne sait pas clairement ce qu’il a voulu représenter ainsi. Franz W. Kaiser, curateur de l’exposition, émet l’hypothèse que Raveel a utilisé les rayures pour donner du volume, du relief à ses personnages, sans devoir les peindre avec réalisme.

 

L’exposition Roger Raveel. Une rétrospective se termine le 21 juillet. Dépêchez-vous et réservez vos tickets sur notre site web !