Publié le

Le philosophe Felwine Sarr (Sénégal) dialogue avec Safia Kessas

Avec la série d’interviews vidéo "Repairing the future", BOZAR entend ouvrir de nouvelles persectives sur l’avenir en donnant la parole à des scientifiques, des artistes et des penseurs de différentes disciplines. Nous nous intéressons ici à l’économie, l’écologie, la mobilité et l’architecture, mais aussi à la beauté et au réconfort. Au tour de l'écrivain Sénégalais Felwine Sarr de nous faire part de ses idées, lors d’une discussion avec la journaliste Safia Kessas.

Repairing the future

Cet article s'intègre dans le cadre de

Repairing the Future

Conversation en français, sous-titres disponibles en français, en néerlandais et en anglais. 

Felwine Sarr (1972) est écrivain, économiste et musicien. Il est l’auteur d’Afrotopia (2016). Connu pour son rapport innovant Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain, il est l’un des fondateurs du Laboratory for the Analysis of Societies and Powers/Africa-Diasporas (LASPAD) à Saint-Louis. En 2016, il a créé avec Achille Mbembe les Ateliers de la pensée qui se tiennent chaque année à Dakar et Saint-Louis pour favoriser une école de pensée « non coloniale ».

Safia Kessas & Felwine Sarr
© Bozar

« Il y a un travail à faire dans tous les espaces discursifs, dans les espaces du récit et dans les espaces de la représentation et, surtout, c’est un travail à faire de part et d’autre et c’est aussi à nous, africains, de nous réapproprier la production d’images, de discours, de récits de regards sur nous-mêmes, de ne pas laisser l’espace libre à une production que j’appellerais exogène et qui n’est pas toujours négative mais qui, enfin, emprunte à l’histoire de son propre regard à elle, comment son regard a été construit et articulé. »

« Il y a une colonialité qui est latente, qu’il faut traquer dans plusieurs lieux et qu’il faut, je dirais plus patiemment, déconstruire pour fondamentalement articuler une nouvelle forme de relationnalité.   Et il y a tout un travail de déconstruction vers une relation saine, équitable, mutuellement respectueuse et ce travail, il est en cours mais il relève du processus. On ne peut pas évacuer l’histoire d’un revers de la main comme si elle n’existait pas. Aujourd’hui, je vous parle français, c’est un fait d’histoire. Et l’histoire, elle est là au présent. Et pour tourner la page, il faut faire ce travail de déconstruction, de réparation, etc,… pour être en mesure d’accéder à un autre stade de la relation. »