Publié le

Les sons libérés

Rencontre avec Andrea Mancianti

La musique offre un champ d’exploration qui est loin d’avoir révélé tous ses secrets. Grâce à son effectif électro-acoustique, le trio italien le trio italien Mancianti/Tramontana/Melchionda dispose d’un vaste panel de possibilités, entre pratiques traditionnelles et non conventionnelles. Nous nous sommes entretenus avec le compositeur Andrea Mancianti.

Cet article s'intègre dans le cadre de

Bozar Next Generation : 25 ans

Comment ce projet a-t-il vu le jour ?

Ce projet est né de notre envie de collaborer à nous trois - un « compositeur » et deux « interprètes » – dans le cadre de la préparation d’Autophagy II, pour percussions amplifiées, guitares amplifiées et électronique. Dans le même temps, nous avons très rapidement compris que nous étions surtout à la recherche d’une collaboration élargie. Nous voulions développer une autre forme de dialogue entre les interprètes et les compositeurs. 

 

Qu'est-ce qui vous fait le plus vibrer dans ce trio ?

Ce trio est composé de guitares électriques, de percussions et d'électronique, un effectif pour le moins inédit mais qui possède un énorme potentiel expressif et créatif. Nous nous sommes aperçus qu’un tel ensemble peut couvrir un très large éventail de timbres. Qui plus est, tous ces instruments sont présents – même s’ils se déclinent dans des formes différentes – dans de très nombreux genres musicaux, en mode « partition » ou en mode « improvisation ». L’idée n’est pas de faire table rase de ce qui a été fait en trio mais de faire en sorte que la forme trio influence et inspire notre travail.

 

Qu'est-ce que chaque musicien apporte au groupe ?

Nous nous situons chacun au croisement de diverses formations et expériences musicales. Certaines sont communes au trio, d’autres uniques à chacun de nous. Avec ce projet, nous essayons de créer un « organisme » qui n'ignore pas les différences, mais qui entend préserver ces particularités et les exploiter de manière active et sur une base permanente, dans le cadre d’une collaboration intense. Chacun apporte au trio son savoir, ses expériences et ses recherches personnelles. 

 

Qu'est-ce que vous trouvez le plus excitant dans la musique ?

Sans aucun doute les possibilités sonores et expressives de notre ensemble. Après avoir travaillé pendant de nombreuses années dans un environnement assez formatté, pouvoir jouer dans un ensemble qui vous donne la liberté de redéfinir votre façon de travailler est vraiment passionnant et « rafraîchissant ». 

 

Pouvez-vous présenter brièvement votre programme ?

Notre programme est un voyage, une exploration des timbres et des possibilités expressives de nos instruments respectifs. Nous espérons le présenter d’une façon qui ne soit pas trop conventionnelle. Au cours de la première partie, chaque musicien prépare un solo, autour d’un timbre particulier de son instrument. Ensuite nous nous lancerons ensemble dans une improvisation libre : interprètes, compositeur et partition se rapprochent ; notre volonté est ici de nous fondre en un seul organisme.   

 

Que ressentez-vous à l’idée de jouer à Bozar ?

C'est une grande chance de pouvoir jouer dans un tel contexte, avec un programme inhabituel. Il est très important à nos yeux que Bozar donne une chance à des projets, à des concerts collaboratifs plus ouverts, comme celui-ci. 

 

Quel est votre plus grand rêve ?

Nous avons vraiment l’impression de vivre un rêve pour le moment, en dépit de toutes les difficultés rencontrées ces derniers temps. C’est un énorme privilège de pouvoir jouer ensemble dans un contexte stimulant sur le plan artistique, mais aussi d'un point de vue personnel et humain, car nous avons aujourd’hui la chance d’apprendre à mieux nous connaître et de grandir ensemble.