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Seize cordes en harmonie

Le Simply Quartet est considéré comme un des quatuors à cordes les plus prometteurs du moment. Avec le Quatuor pour cordes n° 14 de Beethoven et les 5 Sätze für Streichquartett de Webern – une composition expressionniste –, le Simply Quartet prouve qu’il maîtrise tout autant le classicisme que le modernisme. Nous attendons également avec impatience leur interprétation de la nouvelle œuvre de la compositrice autrichienne Julia Lacherstorfer.

Cet article s'intègre dans le cadre de

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Comment accueillez-vous cette nomination en tant qu’ECHO Rising Star ? 

C'est très agréable de recevoir l'appréciation et le soutien de l'organisation ECHO et des salles de concert concernées. C'est une occasion fantastique de se produire dans ces grandes salles prestigieuses et d'entrer en contact avec des publics culturellement différents dans toute l'Europe. C'est bien sûr aussi très excitant, car c'est une étape importante dans notre carrière que de pouvoir nous produire dans ces salles. L'expérience et la formation que nous acquérons à chaque concert sont cruciales pour la suite de notre carrière, et nous avons déjà beaucoup appris.  

Le quatuor à cordes est un genre musical parfois jugé comme difficile d’accès. Qu’en pensez-vous ? 

Comparé à d'autres genres tels que les récitals de lieder ou l'opéra, où un texte sous-jacent soutient une narration, le quatuor à cordes comporte peu d'éléments programmatiques évidents. Il n'en reste pas moins que le quatuor à cordes est un genre riche en conversations et discours musicaux, tant entre les instruments qu'entre les mouvements des pièces elles-mêmes. Si l'on écoute attentivement, la narration réalisée par les instruments se révèle de différentes manières. Dans certains morceaux, c’est le premier violon qui s’en charge, tandis que dans d'autres, la narration apparaît sous forme d’un dialogue ou d’une conversation entre les quatre instruments.  

Dans votre programme, vous placez côte à côte Beethoven et Julia Lacherstorfer, une compositrice contemporaine. Cherchez-vous toujours à créer des liens entre l'ancien et le nouveau ? 

Notre intention première n'est jamais de lier les pièces par un programme, mais nous aimons jouer de la musique de différents styles, et nous trouvons que notre compréhension de la musique s'enrichit de cette façon. Bien sûr, il existe un lien historique fort entre Haydn et la Première école viennoise, Beethoven et les œuvres du romantisme. Au début de nos études, nous nous sommes attachés à approfondir les œuvres de la Première école viennoise afin de comprendre la musique composée par la suite. Lors de nos répétitions, nous avons souvent exploré les différences entre les pièces de différents compositeurs, notamment au niveau du traitement de la structure, de la forme, des caractères, de l'utilisation de la voix, des couleurs harmoniques et de l'instrumentation. Le choix de nos programmes repose moins sur le lien entre l'ancien et le nouveau que sur la signification et les effets individuels des pièces elles-mêmes. 

Une autre expérience fascinante liée à notre travail sur la musique contemporaine est le fait de retourner à certaines compositions antérieures et de les découvrir différemment, avec de nouvelles oreilles. Ce renouvellement de l’écoute est très inspirant. 

Avez-vous un plaisir coupable ? 

Question difficile… nous avons tous les quatre des plaisirs coupables différents. Voici quelques suggestions : 

  • Le farniente 
  • Voyager (comme loisir), sans devoir se préoccuper de rien. 
  • Dans les transports publics, ne pas pouvoir s’empêcher de regarder ce qui s’affiche à l’écran du smartphone de la personne à côté de soi. 
  • Si en concert l'un·e d'entre nous s'accorde 3,5 % plus haut que les autres. 
  • Lors des répétitions, certains d'entre nous imitent leurs héros musicaux, voire les caricaturent. 

Quel est votre plus grand rêve ? 

  • Une vie simple : moins de stress, moins de soucis, moins de panique et la liberté de choisir ce que l'on mange et où l'on vit. 
  • Donner des concerts et enregistrer l'intégrale des quatuors à cordes de Beethoven. 
  • Avoir un jour des enfants et combiner cela avec la vie d'un quatuor à cordes. 
  • Avoir un bon quatuor à cordes et pouvoir partager de la musique avec un public réceptif