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Bozar
Belgian National Orchestra

Belgian National Orchestra, Hermus & Andsnes

8 Sept.'23
- 20:00

Henry Le Boeuf Hall

Sergueï Prokofiev (1891-1953)
Extraits de L’Amour des trois oranges, suite symphonique, op. 33 bis (1919) - 7 min

  • Les Ridicules
  • Scherzo
  • La Fuite

Gustav Mahler (1860-1911)
Totenfeier, poème symphonique (1888) - 25 min

pause

Wim Henderickx (1962-2022)
Rejoice! (Hymn for New Times), création mondiale

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour piano et orchestre n° 5 en mi bémol majeur, op. 73, « Empereur » (1808-1811) - 40 min

  • Allegro maestoso
  • Adagio un poco mosso - attacca
  • Rondo: Allegro apassionato ma non troppo

Durée : 2h30

Sergueï Prokofiev
L’Amour des trois oranges, suite symphonique, op. 33

C’est en 1919, environ trois ans après son premier opéra Le Joueur, que Prokofiev se lança dans la composition de son deuxième opéra L’Amour des trois oranges. Si l’opéra rencontra un franc succès lors de sa création en 1921 à Chicago, son caractère osé et innovant fut cependant l’objet de nombreuses critiques par la suite. Inspiré du théâtre de rue absurde et comique de la commedia dell'arte, L’Amour des trois oranges suit l’histoire d’un Prince dépressif que personne ne parvient à faire sourire jusqu’au jour où la sorcière Fata Morgana, ennemie du trône, fait une chute inattendue qui provoque l’hilarité du Prince. Pour se venger, Fata Morgana le condamne à entreprendre une quête de l’amour de trois oranges. Le Prince parvient à trouver les trois fruits, mais se perd dans le désert. Son compagnon, le fou, assoiffé, pèle deux des fruits, faisant apparaître deux princesses qui décèdent de soif sur-le-champ. Le Prince pèle la troisième orange, risquant ainsi de faire subir à la princesse Ninetta le même sort. L’intervention des autres spectateurs la sauve de ce destin funeste. Après plusieurs péripéties, au cours desquelles le Prince et Ninetta déjouent les sorcelleries de Fata Morgana, les amants sont enfin réunis. En 1925, Prokofiev transforma l’opéra en une suite orchestrale, d’abord reçue avec tiédeur par le public parisien avant de devenir, aujourd’hui, l’une de ses œuvres rencontrant le plus grand succès.

Gustav Mahler
Totenfeier, poème symphonique

La relation entre la vie et la mort est au cœur de l'œuvre de Gustav Mahler. Il intègre ce thème de manière poignante dans Totenfeier, une œuvre orchestrale composée en 1888, la même année que sa première symphonie dite « Titan ». Le titre « Totenfeier » fait référence au drame poétique du même nom du poète polonais Adam Mickiewicz (1798-1855) sur une ancienne fête slave et lituanienne en l'honneur des ancêtres. Totenfeier est une « énorme marche funèbre symphonique » - comme Mahler le décrit lui-même - qu'il a retravaillée pour en faire le mouvement d'ouverture de sa deuxième symphonie, « Auferstehung », en 1894. En 1889, la situation de Mahler change radicalement. La mort de ses parents et de sa jeune sœur lui cause quelques déboires émotionnels. C'est sans doute en pensant à eux qu'il a ajouté une explication programmatique à Totenfeier en 1894 : « Sur la tombe d'une personne aimée. Ses luttes, ses souffrances et sa nostalgie défilent devant les yeux de l'esprit. Des questions se posent : que signifie la mort ? Y a-t-il une suite ? ». L'incertitude de Mahler quant à cette question sur l'idée religieuse de la vie après la mort trouve un écho dans Totenfeier dans l'alternance contrastée entre les rythmes imposants de la marche funèbre et les larges mélodies lyriques. Tout au long de la musique, on trouve des références au Dies Irae grégorien et aux chorals baroques. Ce n'est finalement qu'en intégrant Totenfeier comme premier mouvement de la Deuxième Symphonie que Mahler trouve sa réponse grâce à sa foi en Dieu : le dernier mouvement de la symphonie exprime musicalement l'idée consolatrice de la résurrection.

Wim Henderickx
Rejoice! (Hymn for New Times)

Wim Henderickx a composé Rejoice! (Hymn for New Times) pour grand orchestre en 2022, à la demande du Belgian National Orchestra. Pour la saison 2023-2024, cet orchestre l'avait invité en tant que compositeur en résidence. La résidence s'ouvre aujourd'hui avec la création posthume de cette œuvre sous la direction d'Antony Hermus. La composition est basée sur la cantate de Bach Tönet, ihr Pauken ! Erschallet, Trompeten !, BWV 214. Wim Henderickx s'est inspiré de cette œuvre pour façonner la structure harmonique et l'instrumentation de sa propre composition. Il souhaitait avant tout transmettre un message positif dans le monde turbulent d'aujourd'hui. L'œuvre se compose de cinq mouvements et d'un épilogue. Les musiciens disposent d'une grande liberté pour improviser dans un cadre harmonique et construire leurs propres mélodies. La couleur de l'électronique ajoute une dimension éthérée à l'œuvre. Dans l'épilogue, Wim Henderickx cite l'Agnus Dei de sa pièce vocale Revelations.

Ludwig van Beethoven
Concerto pour piano et orchestre n° 5 en mi bémol majeur, op. 73, « Empereur »

Le Cinquième Concerto de Beethoven (1809) a marqué l’histoire du concerto en général et celle du concerto pour piano en particulier. Par ses dimensions, l’œuvre se distancie fortement du concerto traditionnel de la période classique. S’il est vrai que cette expansion chez Beethoven est précédée de quelques exemples, elle atteint ici des proportions sans commune mesure. Cette expansion n’apparaît d’ailleurs pas uniquement au niveau de la dimension générale de l’œuvre, mais aussi dans son contenu. Le début peu ordinaire du concerto est à cet égard caractéristique : en opposition à ce qui était habituellement d’usage, l’œuvre ne s’ouvre pas sur une exposition du thème principal, mais sur un accord de tout l’orchestre répété trois fois, à la suite duquel le soliste est mis en valeur au cours d’une sorte de prélude improvisé. Après ce passage, le concerto largue réellement les amarres, avec son célèbre et triomphant thème principal. La grandeur de celui-ci est accentuée par la tonalité de mi bémol, tonalité privilégiée de Beethoven lorsqu’il recherche le rayonnement et la majesté (tel qu’il le fit dans sa Symphonie héroïque de 1804). Cette allure s’impose aussi par la virtuosité de la partie pianistique et par la manière quasi symphonique de faire fusionner le piano et l'orchestre. Tous ces éléments témoignent du regard nouveau que Beethoven porte sur le genre du concerto, comme s’il l’avait « dramatisé », creusant ainsi le sillon du concerto romantique. Il est surprenant que Beethoven, qui va poursuivre jusqu’à la fin de sa vie le développement de tous les genres dans lesquels il excelle, ne va plus, après la création du Concerto Empereur – un nom choisi non par Beethoven, mais par l’éditeur de la partition –, composer d’autres concertos pour piano. Cela s’explique probablement par le fait que ce concerto n’a pu compter sur un grand succès lors de sa création en 1812, mais il n’est pas non plus exclu qu’il s’agisse d’un concours de circonstances. Il reste que la contribution du Beethoven au développement du concerto a été d’une importance capitale pour l’histoire de la musique. Les œuvres les plus avant-gardistes et les plus « romantiques » de Beethoven sont toutefois à rechercher parmi ses dernières compositions, et plus particulièrement parmi les derniers quatuors à cordes et les dernières sonates pour piano.

Antony Hermus

direction musicale

Antony Hermus est chef d'orchestre principal du Belgian National Orchestra et premier chef d'orchestre invité du Noord Nederlands Orkest et de l’Opera North basé à Leeds, en Angleterre. Après avoir étudié le piano avec Jacques de Tiège et la direction d'orchestre avec Jac van Steen et George Fritzsch, il a commencé sa carrière au Theater Hagen, où il est rapidement passé de directeur de répétition à directeur musical. De 2009 à 2015, Antony Hermus a été directeur musical à Dessau, où il a notamment dirigé son premier cycle du Ring. Pour son travail à Dessau, il a été nommé durant trois années consécutives "chef d'orchestre de l'année" par le magazine allemand Opernwelt. Aujourd'hui, Antony Hermus dirige tous les grands orchestres néerlandais. Il est également très demandé en tant que chef d'orchestre invité en dehors des Pays-Bas. D'une part pour des productions d'opéra (Stuttgart, Strasbourg, Göteborg, Komische Oper Berlin, Opéra de Paris studio, Essen et le Nederlandse Reisopera), d'autre part pour des engagements en concert (Royal Philharmonic, BBC Scottish et Danish National Orchestra, l'Orchestre National de Lyon, Bamberg Symphony, Melbourne Symphony, Oregon Symphony). Antony Hermus est également professeur invité au Conservatorium van Amsterdam et conseiller artistique du Nederlandse Nationaal Jeugdorkest.

Leif Ove Andsnes

piano

Avec sa technique impressionnante et ses interprétations pointues, le pianiste norvégien Leif Ove Andsnes a été acclamé dans le monde entier, se produisant dans les plus grandes salles de concert et avec les plus grands orchestres du monde. Musicien de chambre passionné, il est également le directeur fondateur du festival de musique de chambre de Rosendal en Norvège. Leif Ove Andsnes a étudié au Conservatoire de musique de Bergen avec Jirí Hlinka et a également reçu les précieux conseils du professeur de piano belge Jacques de Tiège. Il enregistre aujourd'hui exclusivement pour Sony Classical. Sa discographie antérieure comprend plus de 30 disques pour EMI Classics – solos, musique de chambre et concertos, dont beaucoup sont des best-sellers – couvrant le répertoire de l'époque de Bach jusqu'à aujourd'hui. Il a été nommé pour onze Grammys et a reçu de nombreux prix internationaux, dont six Gramophone Awards. Après le succès de la collaboration The Beethoven Journey (au cours de laquelle il a enregistré tous les concertos pour piano de Beethoven pour Sony Classical), Andsnes et le Mahler Chamber Orchestra s'associent maintenant pour leur deuxième projet pluriannuel intitulé "Mozart Momentum 1785/86", qui comprend les concertos pour piano n° 20, 21 et 22 de Mozart ainsi que de la musique de chambre écrite la même époque.

Belgian National Orchestra

Fondé en 1936, le Belgian National Orchestra est en résidence permanente à Bozar. Depuis septembre 2022, l’orchestre est placé sous la direction du chef principal Antony Hermus ; Roberto González-Monjas en est le chef invité et Michael Schønwandt le chef associé. Le Belgian National Orchestra se produit aux côtés de solistes renommés tels que Hilary Hahn, Christian Tetzlaff, Thomas Hampson, Angela Gheorghiu, Leif Ove Andsnes, Víkingur Ólafsson, Sergey Khachatryan et Truls Mørk. Il s’intéresse à la nouvelle génération d’auditeurs et ne recule pas devant des projets novateurs tels que sa collaboration avec l’artiste pop-rock Ozark Henry ou récemment avec Stromae sur son album Multitude. Sa discographie, parue essentiellement sur le label Fuga Libera, jouit d’une reconnaissance internationale et comprend, entre autres, six enregistrements réalisés sous la direction de l’un de ses anciens chefs Walter Weller.