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Philharmonia Orchestra & Santtu-Matias Rouvali

10 Apr.'24
- 20:00

Henry Le Boeuf Hall

Sergueï Rachmaninov (1873-1943)
Concerto pour piano et orchestre n° 2, op. 18 (1900-1901)

  • Moderato
  • Adagio sostenuto
  • Allegro scherzando

pause

Dmitri Chostakovitch​​​​​​​ (1906-1975)
Symphonie n° 10, op. 93 (1953)

  • Moderato
  • Allegro
  • Allegretto
  • Andante - Allegro

Durée : +/- 2h

Retournement après la crise 

Comme beaucoup d'artistes, les compositeurs sont soumis à des périodes de crise artistique. Avec Rachmaninov et Chostakovitch, nous sommes en présence de deux compositeurs confrontés à une nouvelle phase de leur œuvre. Pour Rachmaninov, son Deuxième Concerto pour piano signait la reprise après un échec antérieur. Pour Chostakovitch, la Dixième Symphonie était sa première composition d'envergure après la mort de Staline. Malgré des contextes différents, les deux œuvres montrent les émotions contrastées qu'implique une telle crise : la certitude retrouvée et le doute renouvelé alternent, de sorte que le triomphe final n’est jamais entièrement convaincant. Il ne reste que l'espoir d'un nouvel élan. 

Deuxième souffle 

Lorsque Sergueï Rachmaninov écrivit son Deuxième Concerto pour piano, il sortait d'une crise artistique. Sa Première Symphonie avait été créée en 1897, mais fut un échec, en partie à cause de la mauvaise interprétation du chef d'orchestre, et Rachmaninov avait subi les critiques de plein fouet. Après ce fiasco, il ne coucha pas une seule note sur papier pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'il se remette enfin sur les rails après un traitement avec l'hypnothérapeute Nikolay Dahl. Avec la création de son Deuxième Concerto pour piano en 1901, Rachmaninov confirme avoir surmonté la crise. En fait, ce concerto marque même le début de la période la plus fructueuse de sa carrière : au cours des seize années suivantes, il compose l'essentiel de son œuvre. 

La musique prouve à quel point Rachmaninov a d’une part surmonté une crise, d’autre part amené son style à maturation. Dans l'introduction du premier mouvement, il s'écarte immédiatement de son Premier Concerto de jeunesse : au lieu d’introduire l’œuvre avec des cuivres et un piano extravertis, il opte pour des accords de piano feutrés, qui prennent lentement de l’ampleur. Les cordes énoncent ensuite le premier thème mélancolique, suivi du deuxième thème lyrique du piano. Dans le passage qui suit, des éléments tirés des deux thèmes défilent jusqu'à ce que le premier revienne dans toute sa splendeur, accompagné d'une contre-mélodie du piano sur un rythme martial puissant. Les cors reprennent le deuxième thème, mais un passage virtuose du piano ramène finalement ce mouvement dans l'atmosphère mélancolique initiale. Le deuxième mouvement lent, après une brève introduction, entre dans une atmosphère tendre grâce à un thème chantant de la flûte, qui persiste pendant presque tout le mouvement. Le thème principal du mouvement final, comme souvent chez Rachmaninov, est plus rythmique que mélodique et propulse progressivement la musique vers un point culminant, dans lequel triomphe ici la tonalité majeure de do majeur. 

Un avenir plus libre ? 

La Dixième Symphonie de Dimitri Chostakovitch vint clore une période de crise ayant débuté en 1948, lorsque l'homme politique Andreï Zhdanov l'accusa de composer davantage pour la forme que pour le peuple. Cette allégation rendit Chostakovitch, déjà critiqué par le régime soviétique, quelque peu réticent à composer. Alors qu'il avait écrit une nouvelle symphonie tous les deux ans pendant la décennie précédant 1948, sa Dixième Symphonie ne fut publiée qu'en 1953, juste après la mort de Joseph Staline. Elle est donc souvent interprétée comme un règlement de comptes avec Staline et l'expression de l'espoir d'un avenir plus libre. S'il est certain que Chostakovitch souffrait de ses relations tendues avec le pouvoir, une telle lecture programmatique nierait les mérites de sa Dixième Symphonie. En effet, le savoir-faire qu'il avait acquis avec ses symphonies précédentes atteint ici son paroxysme. Le premier mouvement commence lentement et dans la retenue, avec les cordes graves en tête. La clarinette présente le premier thème mélancolique, qui laisse la place à un court tutti orchestral avant de refaire surface. Immédiatement après, la flûte présente le deuxième thème, d'une grande légèreté. Dans le reste du mouvement, des éléments thématiques apparaissent sous des formes toujours différentes. Chostakovitch démontre surtout ici sa maîtrise sans faille de l'orchestre : à chaque fois, il travaille avec soin pour parvenir à un point culminant. À la fin, cependant, il amincit la texture jusqu'à ce qu'il ne reste plus que quelques instruments. La tension reste ainsi suspendue dans l'air, comme l'illustre bien le doux roulement des timbales. 

Le deuxième mouvement est un scherzo court mais explosif. Les cordes introduisent un puissant motif d'accompagnement, suivi d'un thème aux bois qui s'accélère soudainement et s'élève de manière incontrôlable. Plus tard, les cuivres et les percussions ajoutent également de la force à l’atmosphère endiablée et mordante. Le troisième mouvement, quant à lui, est empreint d’une plus grande légèreté. Les violons présentent un thème dansant en imitation. La flûte et le piccolo introduisent ensuite un second thème qui porte la signature musicale du compositeur : comme souvent, Chostakovitch utilise ici un motif dérivé de ses initiales, à savoir D.SCH, qui se traduit par les notes ré - mi bémol - do - si. Cependant, ces thèmes sont interrompus par un appel de cor récurrent, auquel l'orchestre ne semble pas trouver de réponse satisfaisante. Même lorsque l'appel de cor émerge au cours d'une version forte et pesante du deuxième thème, la musique s'éteint finalement sans avoir été résolue. Le finale commence par une introduction lente. Dans une atmosphère indéterminée, les bois jouent continuellement un motif ascendant qui semble faire écho à l'appel de cor du mouvement précédent. Ce motif se poursuit et s'avère finalement être un prélude au thème festif des violons. Avec cette réponse radieuse à l'appel de cor, toutes les tensions semblent résolues, jusqu'à ce que des souvenirs de la deuxième partie mordante viennent à nouveau jeter le trouble. Ce n'est que lorsque tout l'orchestre joue le motif D-S-C-H de Chostakovitch que les démons du deuxième mouvement s'apaisent. Alors que le finale finit par atteindre l'apogée festive promise, ce motif revient sans cesse. Il semble que l'incertitude de Chostakovitch quant aux temps nouveaux qui allaient s'ouvrir l'ait contraint à se rabattre sur la seule chose dont il pouvait encore être sûr : sa propre identité artistique, résumée en quatre notes. 

Robbe Beheydt (traduit par Judith Hoorens)

Philharmonia Orchestra

Le Philharmonia Orchestra a été fondé en 1945 par Walter Legge, producteur d'EMI. L'objectif initial de l'orchestre était de réaliser des enregistrements en studio, pour lesquels un grand nombre de chefs de renommée mondiale se sont succédés au pupitre : Herbert von Karajan, Otto Klemperer, Wilhelm Furtwängler, Arturo Toscanini et Riccardo Muti ne sont que quelques-uns des nombreux chefs qui ont dirigé l'orchestre. Des compositeurs tels que Richard Strauss, Sir Peter Maxwell Davies, Errollyn Wallen, Kaija Saariaho et bien d'autres ont pu faire appel à l'orchestre pour la création de nouvelles œuvres. La facilité avec laquelle l'orchestre s'adapte aux époques successives s'est également manifestée lors de la pandémie du Covid-19, où de nouveaux moyens de continuer à toucher le public ont été mis en œuvre. Depuis son siège au cœur de Londres, au Royal Festival Hall du Southbank Centre, le Philharmonia Orchestra conquiert le monde depuis 1995. L'orchestre s'est produit dans tous les grands festivals au Royaume-Uni et à l'étranger. L'orchestre est soutenu par diverses personnes et institutions, dont l'Arts Council England. Aux États-Unis, il est soutenu par l'Orchestra's American Patrons.

Santtu-Matias Rouvali

direction musicale

Santtu-Matias Rouvali est chef principal de l'Orchestre symphonique de Göteborg depuis 2017 et du Philharmonia Orchestra de Londres depuis 2021. Il est également chef d'orchestre principal et directeur artistique de l'Orchestre philharmonique de Tampere dans son pays, la Finlande, depuis de nombreuses années. En été 2022, il a fait ses débuts aux BBC Proms avec le Philharmonia Orchestra. Un voyage en Italie en septembre a ensuite marqué le début d'une longue série de tournées en Espagne, en Allemagne et en Hongrie. Santtu-Matias Rouvali est régulièrement invité par des orchestres tels que le Berliner Philharmoniker, le Wiener Symphoniker, le Münchner Philharmoniker et les orchestres symphoniques de New York et de Los Angeles. Avec l'Orchestre symphonique de Göteborg, il travaille depuis 2019 à l'enregistrement d'un ambitieux cycle consacré à Sibelius, dont les trois premiers volets ont déjà été récompensés par un Gramophone Editor's Choice, deux Chocs de Classica, un Preis der deutschen Schallplattenkritik et un Diapason d'Or, entre autres. Santtu-Matias Rouvali a étudié à l'Académie Sibelius avec Jorma Panula, Leif Segerstam et Hannu Lintu, entre autres.

Bruce (Xiaoyu) Liu

piano

Depuis que Bruce Liu a remporté le Premier Prix du 18e Concours de piano Chopin à Varsovie en 2021, sa réputation s'est accrue comme l'un des talents les plus remarquables de sa génération. La saison de concerts 2023-2024 est remplie de nombreuses collaborations et tournées internationales, notamment avec le Tonhalle-Orchester Zurich sous Paavo Järvi, le Philharmonia Orchestra sous Santtu-Matias Rouvali, et le Philharmonique de Varsovie sous Andrey Boreyko. Il fait également ses débuts avec l'Orchestre philharmonique de New York, l'Orchestre symphonique de la Radio Radio Symphony, le Danish National Symphony, le Gothenburg Symphony et le Singapore Symphony Orchestra. Il partage ensuite la scène avec d'illustres chefs d'orchestre tels que Gustavo Gimeno, Yannick Nézet-Séguin, Gianandrea Noseda, Rafael Payare, Vasily Petrenko, Jukka-Pekka Saraste, Lahav Shani et Dalia Stasevska. Bruce Liu se produit également en récital, comme il l'a déjà fait dans de grandes salles telles que le Carnegie Hall, le Wiener Konzerthaus, Bozar et Tokyo Opera City. Cette saison, il donne des récitals en solo au Concertgebouw d'Amsterdam, à la Philharmonie de Paris, au Wigmore Hall de Londres, à l’Alte Oper Frankfurt, à la Kölner Philharmonie et au Chicago Symphony Center. 

Bozar Maecenas

Prince et Princesse de Chimay • Barones Michèle Galle-Sioen • Monsieur et Madame Laurent Legein • Madame Heike Müller • Monsieur et Madame Dominique Peninon • Monsieur et Madame Antoine Winckler • Chevalier Godefroid de Wouters d'Oplinter 

Bozar Honorary Patrons

Prince et Princesse de Chimay • Barones Michèle Galle-Sioen • Monsieur et Madame Laurent Legein • Madame Heike Müller • Monsieur et Madame Dominique Peninon • Monsieur et Madame Antoine Winckler • Chevalier Godefroid de Wouters d'Oplinter 

Bozar Patrons

Monsieur et Madame Charles Adriaenssen • Madame Marie-Louise Angenent • Comtesse Laurence d'Aramon • Monsieur Jean-François Bellis • Baron et Baronne Berghmans • Monsieur Tony Bernard • De heer Stefaan Bettens • Monsieur Philippe Bioul • Mevrouw Roger Blanpain-Bruggeman • Madame Laurette Blondeel • Comte et Comtesse Boël • Monsieur et Madame Thierry Bouckaert • Madame Anny Cailloux • Madame Valérie Cardon de Lichtbuer • Madame Catherine Carniaux • Monsieur Jim Cloos et Madame Véronique Arnault • Mevrouw Chris Cooleman • Monsieur et Madame Jean Courtin • De heer en mevrouw Géry Daeninck • Monsieur et Madame Denis Dalibot • Madame Bernard Darty • Monsieur Jimmy Davignon • De heer en mevrouw Philippe De Baere • De heer Frederic Depoortere en mevrouw Ingrid Rossi • Monsieur Patrick Derom • Madame Louise Descamps • De heer Bernard Dubois • Mevrouw Sylvie Dubois • Madame Dominique Eickhoff • Baron et Baronne William Frère • De heer Frederick Gordts • Comte et Comtesse Bernard de Grunne • Madame Nathalie Guiot • De heer en mevrouw Philippe Haspeslagh - Van den Poel • Madame Susanne Hinrichs et Monsieur Peter Klein • Monsieur Jean-Pierre Hoa • De heer Xavier Hufkens • Madame Bonno H. Hylkema • Madame Fernand Jacquet • Baron Edouard Janssen • Madame Elisabeth Jongen • Monsieur et Madame Jean-Louis Joris • Monsieur et Madame Adnan Kandyoti • Monsieur et Madame Claude Kandyoti •  Monsieur Sander Kashiva • Monsieur Sam Kestens • Monsieur et Madame Klaus Körner • Madame Marleen Lammerant • Monsieur Pierre Lebeau • Baron Andreas de Leenheer ✝ • Monsieur et Madame François Legein • Madame Gérald Leprince Jungbluth • Monsieur Xavier Letizia • De heer en mevrouw Thomas Leysen • Monsieur Bruno van Lierde • Madame Florence Lippens • Monsieur et Madame Clive Llewellyn • Monsieur et Madame Thierry Lorang • Madame Olga Machiels-Osterrieth • De heer Peter Maenhout • De heer en mevrouw Jean-Pierre en Ine Mariën • De heer en mevrouw Frederic Martens • Monsieur Yves-Loïc Martin • Monsieur et Madame Dominique Mathieu-Defforey • Madame Luc Mikolajczak • De heer en mevrouw Frank Monstrey • Madame Philippine de Montalembert • Madame Nelson • Monsieur Laurent Pampfer • Famille Philippson • Monsieur Gérard Philippson • Madame Jean Pelfrène-Piqueray • Madame Marie-Caroline Plaquet • Madame Lucia Recalde Langarica • Madame Hermine Rédélé-Siegrist • Monsieur Bernard Respaut • Madame Fabienne Richard • Madame Elisabetta Righini • Monsieur et Madame Frédéric Samama • Monsieur Grégoire Schöller • Monsieur et Madame Philippe Schöller • Monsieur et Madame Hans C. Schwab • Monsieur et Madame Tommaso Setari • Madame Gaëlle Siegrist-Mendelssohn • Monsieur et Madame Olivier Solanet • Monsieur Eric Speeckaert • Monsieur Jean-Charles Speeckaert • Vicomte Philippe de Spoelberch et Madame Daphné Lippitt • Madame Anne-Véronique Stainier • De heer Karl Stas • Monsieur et Madame Philippe Stoclet • De heer en mevrouw Coen Teulings • Messieurs Oliver Toegemann et Bernard Slegten • Monsieur et Madame Philippe Tournay • Monsieur Jean-Christophe Troussel • Monsieur et Madame Xavier Van Campenhout • Mevrouw Yung Shin Van Der Sype • Mevrouw Barbara Van Der Wee en de heer Paul Lievevrouw • De heer Koen Van Loo • De heer en mevrouw Anton Van Rossum • Monsieur et Madame Guy Viellevigne • De heer Johan Van Wassenhove • Monsieur et Madame Michel Wajs-Goldschmidt • Monsieur et Madame Albert Wastiaux • Monsieur Luc Willame • Monsieur Robert Willocx ✝ • Monsieur et Madame Bernard Woronoff • Monsieur et Madame Jacques Zucker • Zita, maison d'art et d'âme

Bozar Circle

Monsieur et Madame Paul Bosmans • Monsieur et Madame Paul De Groote • De heer Stefaan Sonck Thiebaut • Madame France Soubeyran • De heer en mevrouw Remi en Evelyne Van Den Broeck

Bozar Young Circle

Mademoiselle Floriana André • Docteur Amine Benyakoub • Mevrouw Sofie Bouckenooghe • Monsieur Matteo Cervi • Monsieur Rodolphe • Dulait Monsieur Avi Goldstein • Monsieur Rodolphe Dulait • Monsieur et Madame Melhan-Gam • Dokter Bram Peeters • Monsieur Lucas Van Molle  Monsieur et Madame Clément et Caroline Vey-Werny • Mademoiselle Cory Zhang

Et nos Membres qui souhaitent rester anonymes