Ambassadeurs de l'ambition
Gustav Holst a achevé Les Planètes juste avant la fin de la Première Guerre mondiale. Fruit d’une passion nouvelle pour l’astrologie, l’œuvre s’est lentement développée dans son imagination au fil de la guerre. En sept mouvements, il met en musique les propriétés astrologiques des planètes d'une manière innovante. Par exemple, avec l'ajout d'un chœur de femmes s’effaçant peu à peu, il évoque sans peine l'atmosphère mystérieuse de Neptune.
Aucun nom ne colle aussi bien au Concerto pour violoncelle n° 2 de Dimitri Chostakovitch que celui de Mstislav Rostropovitch. L’œuvre a été écrite sur mesure pour lui et a été créée en 1966, à l’occasion du soixantième anniversaire du compositeur. Bien que moins connu que le premier, ce concerto est incontournable dans le répertoire des violoncellistes. Il en va de même pour Truls Mørk, qui a suivi les cours de Natalia Schakowskaya, elle-même élève de Rostropovitch.
Hommage à une grande dame
« Poser un legato sur le staccato fragmenté de la vie ». C'est ce que Sofia Gubaidulina, récemment décédée, visait dans sa musique aussi mystique que bouleversante. Il en va de même pour l'intime In Croce pour violoncelle et accordéon. Le titre fait référence non seulement au symbolisme de la Croix, une constante dans son œuvre, mais aussi à la relation entre les instruments : le violoncelle (le vertical) et l'accordéon (l’horizontal) se croisent progressivement et subissent une transfiguration.
Une nouvelle manière d’écouter
La musique ne cherche pas toujours à captiver par la virtuosité ou l’emphase orchestrale. Elle appelle parfois à adopter une attitude d'écoute totalement différente. Pour interpréter Le Noir de l'Étoile, six percussionnistes exceptionnels d'Ictus prennent place autour de vous. Avec la précision et l'énergie qui les caractérisent, ils donnent vie au chef-d'œuvre de Gérard Grisey et à ce qui l'a inspiré : les pulsations des étoiles mourantes, également appelées « pulsars ». Le spectraliste français a transformé leurs fréquences en tempi et leur rotation, leur décélération et leur accélération en une fascinante exploration sonore. Il ne vous reste plus qu’à ressentir et écouter les échos des étoiles.
Dans la tourmente des années 1960, avec l'assassinat de Kennedy, la guerre du Viêt Nam et de terribles manifestations, la compositrice américaine Pauline Oliveros s'est repliée sur elle-même. Elle a délaissé les concerts publics au profit d’expériences sonores avec son accordéon. Pour n’en citer qu’une : jusqu’où peut-on prolonger une seule note ? Sa recherche de paix intérieure l'a finalement conduite, par le biais de méditations de groupe, à un style d'écoute qui lui permet de se guérir elle-même. « L'écoute profonde consiste à aller au-delà de la surface de ce que vous entendez et à étendre votre attention à tous les sons qui vous entourent tout en vous concentrant », explique Oliveros. Une expérience unique à vivre lors de l’interprétation de Earth Ears (1989), un rituel sonore jamais identique, toujours renouvelé.